La grève générale, qui devrait avoir lieu lundi 30 janvier à l'appel de l'Union des Fédérations nationales des conducteurs et professionnels du Transport au Maroc, a été finalement suspendue in extremis. Le syndicat qui avait aussi envisagé d'entamer un sit-in de protestation devant les portails du port de Casablanca a décidé d'enterrer la hache de guerre suite à une intervention du ministre de tutelle. En fait, et à en croire Mohamed Mitali, président de l'Union des fédérations nationales des conducteurs, le ministre a demandé un délai pour étudier le dossier de près. Ainsi, une commission interministérielle composée des ministres de l'intérieur, de la Justice et de l'Equipement et du Transport devra se réunir aujourd'hui mardi à Rabat pour passer en revue les différents problèmes relatifs à ce dossier. Le syndicat voit déjà d'un mauvais œil une telle réunion. Pour notre interlocuteur, la commission devait également s'élargir à d'autres intervenants, tels la gendarmerie royale, les ministères de l'emploi et de la santé, entre autres, tout en soulignant que son syndicat donne «un ultimatum de 15 jours au ministre pour s'atteler sérieusement» à ce dossier. Et d'ajouter que les professionnels ont été déçus de « la déclaration gouvernementale étant donné qu'elle ne contient pas des éléments assez clairs pour la réforme du secteur du transport. » En premier lieu, le syndicat exige une révision du Code actuel de la route, notamment en matière de la détermination des responsabilités. Argumentant ses propos, Mohamed Mitali donne l'exemple de certains chauffeurs dont les permis ont été retirés avant même que la justice ne résout le problème. « Cela constitue une violation aberrante des dispositions constitutionnelles », martèle-t-il. Qui plus est, Le ras-le-bol du syndicat n'est pas seulement le fait de ce dernier point. Les engagements de l'Etat en matière de mise en place des panneaux de signalisation et des caméras n'ont nullement été respectés. Et en fin de compte, ce sont les conducteurs qui paient les frais de ce Code, laisse entendre Mohamed Mitali. Autres points soulignés par lui, figure aussi la question de la sécurité sociale des conducteurs. Chiffres à l'appui, «seulement 0,5% des conducteurs qui disposent d'une couverture médicale. A cela s'ajoute la violation du Code du travail en ce qui concerne les indemnités, des heures supplémentaires et le non respect des horaires du travail», avance-t-il. En d'autres termes, les conducteurs et professionnels du transport «sont juste des travailleurs à la tâche et se trouvent dépossédés de leurs droits les plus élémentaires.» Pour l'heure, les intentions du ministre du transport quant à la réforme du secteur ne peuvent que rassurer. Dans une déclaration relayée par l'agence MAP, Abdelaziz Rebbah a mis l'accent sur une évaluation du Code de la route en appelant à «régler les problèmes relatifs aux conditions sociales des travailleurs» du secteur du transport.