Levée de fonds sur le marché international L'appel du Maroc sur le marché international pour lever un nouvel emprunt de 500 millions à 1 milliard de dollar vient d'être en partie concrétisé. Deux nouvelles lignes sont désormais accordées d'un montant global de 750 millions de dollars. En fait, il s'agit bien de la réouverture des lignes de l'emprunt contracté au mois de décembre 2012. Un exploit à mettre à l'actif de l'actuel gouvernement. Car malgré les dérapages budgétaires et les déficits accumulés, le pays garde encore la confiance des investisseurs étrangers. La question qui se pose est de savoir à quoi serviront ces fonds et dans quelle mesure ils contribueront à l'amélioration des réserves de change ? Concrètement, le nouveau emprunt de 750 millions dollars (ou 6,5 milliards de dirhams) qui sera encaissé vers la fin de ce mois de mai porte sur deux tranches. Une première ligne d'un montant de 500 millions de dollars à maturité 2022, remboursable sur une durée de dix ans moyennant un taux d'intérêt de 4,216%. La deuxième tranche porte quant à elle sur un montant de 250 millions de dollars à maturité 2042 payable sur une période de 30 ans. Le taux d'intérêt éligible pour cette seconde ligne est fixé à 5,567% et tient compte de l'évolution de la maturité des obligations du marché américain majorée d'une prime de risque de 2,37%. Pour mémoire, l'émission obligataire du mois de décembre 2012 a porté sur un montant de 1,5 milliard de dollars en deux tranches. La première s'élève à un milliard de dollars d'une maturité de 10 ans et un taux d'intérêt de 4,25% et la deuxième ligne porte sur un montant de 500 millions de dollars d'une maturité de 30 ans et un taux d'intérêt de 5,50%. Dans l'immédiat, cette nouvelle sortie sur le marché international devrait se traduire par une sensible amélioration des réserves de change. L'idée est de porter ces réserves à plus de quatre mois d'importations. Actuellement, le Maroc couvre à peine trois mois et 15 jours de ces importations brutes. La situation est dite critique. Non seulement les réserves de change sont à leur niveau le plus bas, mais il est nécessaire de rappeler encore une fois que la marge d'endettement de l'Etat atteint son seuil critique. Le taux d'endettement public inquiète aujourd'hui les bailleurs de fonds, notamment le FMI dont une mission est attendue vers la fin du mois de juin prochain à Rabat. Il faut aussi et surtout rappeler que l'Agence d'évaluation financière Moody's avait corrigé à la baisse de la note attribuée au Maroc. La note souveraine du Royaume est ainsi passée de «stable» à «négative» à cause de creusement du taux du déficit budgétaire qui dépasse actuellement les 7,1%. D'ailleurs, les perspectives de sortie de crise restent pour le moment assombries et les perspectives de reprise entachées d'incertitudes.