Ce qui se passe dans la province de Taza interpelle à plus d'un titre. Le nouveau concept de l'autorité n'est, depuis un certain temps, qu'un vain vocabulaire. La gestion de la chose locale est émaillée de moult dysfonctionnements depuis de longues années. La politique de proximité est sérieusement mise à mal sur toute la ligne. Le tableau est on ne peut plus noir. Alors que les autorités locales demeurent aux abonnés-absents. Et cette absence semble provocatrice pour les habitants qui ne réclament d'ailleurs que l'amélioration de leurs conditions de vie. En somme, des revendications purement sociales. Tout le monde se rappelle comment ces revendications sociales ont été manipulées l'année dernière pour servir d'autres «agendas». Malheureusement, cela n'aurait pas servi d'enseignements nécessaires pour ces mêmes autorités locales. Depuis plusieurs jours, des centaines d'habitants campent devant le siège de la commune rurale de Smiâa, cercle de Tahala. Ils demandent à ce que les autorités compétentes interviennent pour rappeler les élus de cette commune à l'ordre. Cette commune, signale-t-on au passage, est dirigée par une «zaouia» au douar El Kassarate, qui exploite l'ignorance des uns et la pauvreté des autres dans cette localité où sévissent de nombreux phénomènes sociaux et où les projets de l'Initiative national du développement humains (INDH) n'ont aucun impact sur la vie de la population, tout simplement parce qu'ils sont mal suivis et mal gérés pour ne pas dire déviés de leurs vrais objectifs et exploités à des fins purement et simplement électorales. Les habitants de plus de trente douars observent un sit-in, jour et nuit, devant le siège de la commune et le gouverneur de la province, qui se rendait à la «zaouia» auparavant, n'a pas jugé utile de diligenter une enquête pour voir ce qui se passe dans cette localité. Le mouvement de protestation est aujourd'hui en train de dégénérer. Les jeunes des différentes zones du cercle de Tahala viennent d'organiser une marche en signe de solidarité avec les habitants qui campent sur les lieux. Ceux de la commune de Zerarda leur emboiteraient le pas dans les prochains jours, selon des sources concordantes. Pis encore, les différentes coordinations de ces mouvements de protestation comptent organiser une marche en direction du palais royal de Fès pour faire entendre leur voix. Voilà comment, un sit-in rassemblant une centaine de personnes pourrait dégénérer et provoquer de graves conséquences. En plus, des élus, rompus à la roublardise et au double langage, seraient entrés en ligne pour manipuler ces jeunes désœuvrés à des fins électorales. C'est dire un bras de fer entre deux barons des élections dans la localité pourrait provoquer des dégâts sur les lieux et au niveau de toute la province. Alors que si les inspections des différentes instances compétentes épluchent les comptes de cette riche commune, qui n'arrive pas à verser les salaires de ses employés, les résultats des enquêtes resteraient dans les annales de la gestion de la chose locale à l'échelle nationale. Sur place, d'aucuns pointent du doigt la «zaouia» du douar El Kassarate qui fait main basse sur cette localité et aurait des «entrées» à la province de Taza. Incroyable, mais vrai.