les dispositions de l'accord 2011 Les syndicats tournent le dos au gouvernement. La réunion consacrée au dialogue social, prévue samedi 27 avril, n'a finalement pas eu lieu. Plusieurs centrales syndicales ont exprimé leur refus d'y participer pour des considérations propres. Une lettre du chef du gouvernement, datée du jeudi 25 avril, invitait les syndicats à prendre part aux travaux de la commission nationale du dialogue social qui devrait se réunir le samedi 27 avril. Dans un communiqué rendu public, la présidence du gouvernement a souligné en substance que «suite au refus de certaines centrales syndicales, pour diverses considérations, de prendre part au round du dialogue social... il a été décidé d'annuler la réunion». Toutefois, le gouvernement s'est dit déterminée «de poursuivre le dialogue avec les différents partenaires économiques et sociaux», et «mettre en œuvre les dispositions de l'accord conclu en 2011, et ce en allouant les fonds nécessaires, en promulguant les textes législatifs et organiques y afférents», tout en veillant à prendre «toutes les mesures à même d'honorer les engagements de l'exécutif», souligne la même source. Il faut dire que pour certains analystes, la décision des centrales syndicales de boycotter le dialogue relève plutôt de la surenchère politique, surtout que la fête du travail pointe son nez. Pour d'autres, une manière de mobiliser ses bases et marquer un point. Ce dont l'UMT s'en défend. La centrale de Miloudi Moukharik motive sa décision par l'absence d'un dialogue basé sur de véritables négociations, accusant ainsi le gouvernement de manquer de volonté réelle pour entamer un dialogue constructif et responsable autour des diverses questions préoccupant la classe ouvrière, lit-on dans un communiqué. Le document met également l'accent sur la politique de la sourde oreille qu'adopte le gouvernement à l'égard des revendications des syndicats, en particulier en ce qui concerne l'abrogation de l'article 288 du code pénal sur la criminalisation de la grève. Bref, comme l'a souligné le numéro un de l'UMT dans une récente déclaration à Al Bayane, le dialogue social est en panne. Une telle conception des choses n'est point partagée par Abdelouahed Souhail, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle. Selon lui, même si l'année 2012 n'a pas vu la conclusion d'un dialogue, à l'instar des accords nationaux tripartites signés en 1996, 2000, 2003 et 2011, elle demeure marquée par une forme particulière de dialogue social. Notre interlocuteur indique, à titre exemple, les consultations tripatrites organisées avec la CGEM et les instances syndicales les plus représentatives. Argument à l'appui, Abdelouahed Souhail évoque, en outre, d'autres institutions dont le dialogue a fonctionné et fonctionne parfaitement, telles le Conseil de négociation collective, le Conseil de la médecine du travail et la prévention des risques, les Commissions locales chargées du règlement des conflits collectifs, entre autres. Quant à l'année 2013, le ministre affirme que le gouvernement y tient toujours à continuer davantage les consultations avec les partenaires sociaux, et ce conformément à la méthodologie participative. L'objectif escompté, toujours selon Souhail, est de «créer un consensus autour des projets à adopter, veiller au fonctionnement régulier des institutions tripartites du dialogue social et encouragera le dialogue social direct entre les employeurs et les travailleurs».