La première réunion de la Haute commission de concertation sur le dialogue social, instance créée en octobre dernier, n'était pas une simple promenade pour les partenaires sociaux. Si le gouvernement en a profité pour exposer sa démarche et l'agenda des discussions, les partenaires sociaux y ont également rendu publics leurs dossiers prioritaires à débattre. Le dialogue social a donc bel et bien repris entre les différents partenaires, en dépit des propositions contradictoires des uns et des autres. La réunion a été l'occasion pour le gouvernement d'exposer aux partenaires sociaux la démarche à suivre pour la réussite du dialogue social, outre les dossiers prioritaires en matière d'élaboration des lois, a affirmé dans une déclaration à la presse, le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail. Selon le ministre, la rencontre est venue démentir les déclarations, selon lesquelles il n'y a pas de communication entre le gouvernement et les syndicats. Le ministre qui s'exprimait en marge de la première session de cette instance, tenue à l'initiative du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a affirmé que d'autres dossiers figurent également au menu de ce dialogue dont certains nécessitent un débat approfondi, tels le droit de grève ou la question des caisses retraite, dont la réforme est devenue une urgence. Dans une déclaration similaire, le secrétaire général de l'Union nationale des travailleurs du Maroc, Mohamed Yatim, a indiqué que la réunion est un événement de taille, étant donné que c'est la première fois au Maroc, qu'une Haute commission de concertation entre le gouvernement et les centrales syndicales va tenir une réunion tous les trois mois. Pour le secrétaire général de l'Union marocaine du travail, Miloudi El Moukharik, la classe ouvrière attend des décisions courageuses visant l'amélioration de ses conditions sociales, rappelant que l'UMT est constamment mobilisée pour la défense des droits des travailleurs et la satisfaction de leurs revendications matérielles et morales. De son côté, le secrétaire général de la Fédération démocratique du travail, Abderrahmane El Azzouzi, a souligné que la priorité doit être accordée aux questions relatives au respect de la liberté syndicale, l'application de l'accord du 26 avril 2011 et l'annulation de la décision concernant les prélèvements sur les salaires des grévistes. La Haute commission de concertation est une instance fraichement mise en place. Elle comprend des représentants du gouvernement, de la majorité, des syndicats et du patronat. Cette première réunion a été convoquée par le chef du gouvernement, qui a adressé pour ce faire des invitations aux secrétaires généraux des cinq syndicats les plus représentatifs, en leur indiquant que son ordre du jour porte sur la discussion de la méthodologie du dialogue social, la question des libertés syndicales, l'accord du 26 avril 2011, et la recherche d'un accord sur un agenda pour 2013. Ont pris part à cette séance de travail Abdallah Baha, ministre d'Etat, Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur, Abdelouahed Suohail, ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdeladim El Guerrouj, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdessamad Kayouh, ministre de l'Artisanat, les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs (UMT, CDT, UGTM, FDT, UNTM) et la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).