Le président François Hollande entamera demain mercredi une visite officielle au Maroc, la première du genre après son arrivée à l'Elysée. Une visite qui fait couler beaucoup d'encre avant même d'avoir lieu. Le Maroc et la France entretiennent, à n'en point douter, des relations stratégiques, structurelles et interdépendantes qui ne sont que difficilement impactées par les changements internes dans les deux pays. La visite du président français intervient aussi dans un contexte régional et international complexe, qui fait que les questions politiques et diplomatiques à l'ordre du jour des discussions bilatérales en vue revêtent une dimension capitale. Du côté de Rabat, l'on aspire à ce que Paris poursuive son soutien aux dossiers nationaux essentiels et aux réformes initiées en matière de développement et de modernisation dans l'objectif majeur d'assurer davantage de progrès, de stabilité et de sécurité du pays et de promouvoir son modèle de réformes cité en exemple dans la région. Outre les dossiers politiques, diplomatiques, sécuritaires et militaires abordés en pareilles circonstances entre les deux pays, l'ordre du jour du séjour du président français dans le Royaume comporte un volet entièrement dédié à l'investissement et aux affaires économiques. Le président est accompagné au cours de ce déplacement d'une importante délégation d'opérateurs économiques et de ministres qui examineront avec leurs homologues marocains le meilleur moyen de renforcer les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. Ils ne manqueront pas non plus de passer en revue la participation française dans les grands chantiers de développement dans le Royaume et l'état des relations du Maroc avec l'Europe en général et l'Union européenne en particulier (pêche, échanges, agriculture, etc.). Les discussions prévues entre les deux parties devront offrir l'opportunité pour le Maroc de faire prévaloir l'intérêt du pays et de réaffirmer sa ferme volonté de raffermir l'œuvre de développement qu'il poursuit en faveur de ses populations et dans toutes ses régions. Pour le Maroc, il est question pour le moment de faire face aux effets néfastes de la crise économique et financière qui frappe l'Europe. Il est indiscutable que l'état des relations maroco-françaises est tributaire aussi du traitement réservé à un grand nombre de dossiers non moins importants concernant notamment la situation des Marocains établis en France, les facilités accordées aux Marocains en matière d'obtention du visa d'entrée en France et le développement de la coopération culturelle entre les deux pays. Il est donc indiscutable que les discussions entre les deux parties vont porter sur des questions cruciales pour le Maroc comme elles vont donner une idée plus claire sur la manière poursuivie par le Président français en matière de traitement des dossiers du Maroc et des intérêts du pays. Au cours de ces discussions, les deux parties doivent avoir à l'esprit l'aggravation de la situation au Mali et dans la région du Sahel africain, outre les obstacles qui entravent le rétablissement de la situation dans les pays du printemps arabe dont en premier lieu la Libye, l'Egypte, la Tunisie et la Syrie. La France a grandement besoin d'un pays aussi stable et sûr que le Maroc, qui a à son compte d'importantes réalisations économiques et sociales pour conjuguer ensemble leurs efforts en vue de faire face au terrorisme et à l'extrémisme ainsi pour rétablir la paix, la stabilité, la sécurité, la démocratie et la liberté. Les résultats de la visite du président Hollande et les positions qu'il ne manquera pas de faire connaître au sujet aussi bien des questions nationales décisives que des intérêts vitaux du Royaume marqueront évidemment la prochaine étape dans les relations maroco-françaises. Le Maroc, de son côté, s'attend à ce que cette visite ait un impact positif sur son développement politique et ses droits nationaux inaliénables dans le but de lui permettre de poursuivre son œuvre de développement et ses réformes et consolider sa stabilité et sa sécurité. L'on s'attend aussi à ce que cette visite contribue à hisser à un niveau supérieur le partenariat entre les deux pays et à être au service de la paix, de la stabilité et de la démocratie en Méditerranée, dans le Maghreb et le monde arabe et en Afrique.