La campagne agricole s'annonce bonne Grâce aux dernières précipitations qu'a connues le royaume, les barrages ont enregistré un taux de remplissage assez conséquent, estimé à 91,1%. Selon les statistiques du ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, le niveau des réserves hydrauliques s'est établi à 14387,5 Mm3 durant la journée du 25 mars 2013, soit une augmentation de 23,3% par rapport à la même journée de l'année précédente. La même source indique un taux de remplissage avoisinant les 100% dans d'autres barrages, tels Al Massira ou Sidi Saïd Maâchou... Ces pluies sont également bénéfiques pour espérer une bonne récolte céréalière à la fin de cette campagne, après un démarrage plus au moins difficile. Elles sont surtout favorables aux légumes, notamment les fèves, les pommes de terre et les tomates... La quantité d'eau stockée cette année permettrait également de bien entamer la prochaine campagne agricole, expliquent les spécialistes. Quant à l'année en cours et afin d'accompagner les agriculteurs, le département de tutelle aurait décidé de traiter gratuitement en fongicide presque 100.000 hectares à travers le royaume, nous ont indiqué des sources concordances, soit l'équivalent d'une enveloppe budgétaire de 40 millions de DH. Le but escompté est évidemment d'éliminer le développement des champignons parasites et augmenter les rendements. Alors qu'on est au mois de mars, plusieurs agriculteurs jugent que l'initiative du ministère est venue un peu tard, car déjà, on parle de l'émergence de certaines maladies céréalières, telles que la rouille ou la septoriose. Pire, l'exécution de cette décision risque de se heurter à quelques difficultés sur le terrain, relatives au recensement de parcelles concernées par cette opération. La raison recommande ainsi, selon les spécialistes, de revoir tout le process technique, allant des semis jusqu'à la récolte. En effet, d'une manière ou d'une autre, il faut accompagner les agriculteurs durant tout le processus de production, c'est à-dire de l'opération des semis jusqu'à la récolte, et non pas se contenter des actions isolées, nous indique un expert en la matière. Soulignons qu'au Maroc, sur les 5 millions d'hectares consacrés à la culture des céréales, seuls 200 mille font l'objet d'un traitement aux pesticides. C'est dire que 4,8 millions d'hectares restent à la merci de tous genres de parasites. Pour assurer une certaine sécurité alimentaire, le Maroc est condamné à réaliser en moyenne d'au moins 20 quintaux par hectare au lieu de recourir à l'importation et éviter de se retrouver annuellement avec une facture salée impactant négativement sa balance commerciale. Pour ce faire, une nouvelle stratégie devrait être mise en place, basée essentiellement sur l'encadrement, la vulgarisation des bonnes techniques agricoles et la valorisation de la recherche et développement.