Agriculture Même si le ministère de l'agriculture n'a pas encore avancé d'estimations sur la présente campagne agricole, attendant la deuxième quinzaine d'avril prochain, les prémices d'une bonne récolte sont bien là. En tout cas, s'il continue à pleuvoir d'une manière intermittente d'ici mi-avril, dit-on au ministère, l'objectif fixé de porter la récolte à 60 millions de quintaux sera aisément atteint. Les agriculteurs comptent une nouvelle fois sur cette campagne agricole pour rompre avec le cycle de quatre années de sécheresse. Mais, cette fois, tous les signes leur permettent de garder espoir. “S'il continue à pleuvoir d'une manière intermittente d'ici mi-avril, le niveau de la récolte sera important et atteindra plus de 60 millions de quintaux”, assure Abdelaziz Belouafi, chef de division du suivi et de l'évaluation au ministère de l'Agriculture et du développement rural. Selon des études, dit-on au ministère, généralement 350 mm de pluie bien répartie, sont suffisants pour réaliser une bonne campagne de 60 millions de quintaux. Jusque-là, le cumul pluviométrique national a atteint 315 mm contre 265 mm en année normale (moyenne sur trente ans). «Il est excédentaire par rapport à la moyenne pour l'ensemble des régions, à l'exception du Haouz et du Souss et les zones sahariennes», souligne le même responsable. Ces nouveaux apports en eau devraient conforter encore les retenues des barrages, améliorer leur taux de remplissage et réduire les besoins en irrigation. Ainsi, selon la direction de l'hydraulique relevant du ministère de l'Equipement, le taux dépasse désormais les 60 % avec un niveau de presque 9 milliards de m3 pour une capacité normale de 15 milliards de m3 contre un taux de 46,1 % une année auparavant. De toutes les façons, l'état d'avancement de la campagne est meilleur que celui de l'année dernière. L'évolution de la campagne est au-dessus de la normale au niveau des zones au centre du pays (Gharb, Zaers et Rif) avec 36 % par rapport à la normale. Pour les zones pré-sahariennes, cette performance est de 1 %. Les pluies de la semaine dernière ont été déterminantes : elles ont renforcé l'état végétatif des cultures. À noter que les pluies du printemps en général et de mars en particulier ont un effet considérable sur les rendements et aussi sur le calibre des produits des récoltes. Les légumineuses et les cultures maraîchères devraient en profiter énormément. Sur le terrain, la superficie céréalière présentant un état végétatif faible ne dépasse guère 13 % de la superficie totale semée, localisée essentiellement au Haouz et au Souss. Pour les céréales d'automne un résultat positif est attendu au niveau du volume des pailles. Cette catégorie de céréales a enregistré, pour cette saison, un taux record au niveau des emblavements en s'accaparant environ 4,7 millions d'hectares pour une surface totale travaillée de l'ordre de 5,3 millions d'hectares. Pour les cultures de printemps, dont l'état végétatif est globalement satisfaisant, les superficies semées en maïs ont atteint, à la mi-mars 2003, près de 155.000 hectares dont 2.000 hectares en irrigué, soit une hausse de 21 % par rapport à la campagne précédente. La superficie semée en tournesol s'est élevée à 36.000 hectares, soit une hausse de 7 % par rapport à la campagne précédente. La superficie semée en pois chiches a atteint 35.000 hectares, soit le même niveau que celui de la campagne précédente. Quant aux cultures sucrières, la superficie semée en betterave à sucre a atteint 65.200 hectares (100 % du programme), soit une hausse de 9 % par rapport à la campagne précédente (59.700 hectares). « Après une vague de froid qui a failli altérer le cycle des céréales, suivie par une période de chaleur, qui a entraîné le jaunissement des plantes en plein tallage, ces dernières pluies ont en quelque sorte sauvé la situation», confirme Abdelaziz Belouafi. Outre ces facteurs, une bonne campagne agricole dépend d'autres éléments autres que les précipitations. Il y a les semis dont l'essentiel a été fait cette année d'une manière tardive, même si le ministère conseille aux agriculteurs de semer au cours des mois d'octobre et de novembre. Si les inquiétudes qu'avait causées la vague de chaleur se sont dissipées avec les pluies de la semaine dernière, les agriculteurs redoutent encore le Chergui dont les rafales peuvent compromettre la production en empêchant le remplissage des grains. Pour l'heure, pour être fixé réellement sur le niveau de récolte de cette saison, il faudra attendre jusqu'à la deuxième quinzaine du mois d'avril. «C'est pendant cette période-là que nous faisons une enquête objective au niveau national avec des indicateurs fiables. Généralement, il n'y a pas beaucoup d'écart entre nos prévisions qui découleront de cette enquête et la réalité», tient-il à préciser.