La balle est dans l'autre camp Après six jours passés au Maroc (du 20 au 25 mars), où il a successivement visité Rabat, Laâyoune et Dakhla, Christopher Ross s'est envolé hier pour les camps de Tindouf. Où il doit passer moins de 48 heures, avant de s'envoler mercredi prochain pour la capitale mauritanienne, suivie, jeudi 28 mars, par la capitale algérienne. Le passage de l'émissaire onusien par Laâyoune a finalement porté un coup dur aux ennemis du Maroc qui s'attendaient à d'importantes manifestations séparatistes durant cette visite. Finalement, et comme en attestent les nombreuses vidéos postées sur YouTube durant ce week-end, moins d'une dizaine de personnes ont effectivement été vues sur le tronçon routier emprunté par Ross à Laâyoune. Ce flop n'a pourtant pas empêché la presse algérienne aux ordres (et particulièrement le quotidien L'Expression), et bien qu'elle ne dispose d'aucune source crédible, de parler de «violentes manifestations» à Laâyoune et de «plusieurs dizaines de blessés». Ce que certainement Ross n'a pas vu, comme en attestera sûrement son rapport au Conseil de sécurité de l'ONU en avril prochain. Ce climat de calme dans lequel s'est déroulée la visite de Ross à Laâyoune, a été également le lot de Dakhla, dernière étape de sa tournée au Maroc, et où il rencontré plusieurs députés et élus de la région Oued Eddahab-Lagouira. Ainsi, selon Ali Salem Chakaf, membre de Chambre des conseillers, qui a pris part à cette entrevue, «la question des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf a été parmi les points abordés lors de ces discussions, outre la nécessité d'apporter une solution à la question d'établir un recensement des populations qui y vivent dans des conditions inhumaines» Pour sa part, Ahmed Abdellaoui, président du Conseil provincial d'Aoussred, a affirmé que les élus de la région ont exhorté l'émissaire onusien à redoubler d'efforts «afin d'aboutir à une solution au problème du Sahara sur la base de la proposition d'autonomie qui est réaliste, crédible et exprime la volonté de la population». Christopher Ross a aussi rencontré sur place le président et les membres de la Commission régionale des droits de l'Homme de Dakhla-Aoussred et d'autres acteurs de la société civile. Même un petit groupe de séparatistes a été autorisé à voir l'émissaire onusien A l'issue des ces rencontres, les acteurs de la société civile locale ont souligné qu'ils ont saisi cette occasion pour dénoncer les violations graves des droits de l'Homme perpétrées contre les séquestrés sahraouis dans les camps de Tindouf par le polisario et tous ceux qui osent contrarier ses dirigeants.