Les résonances de la crise chypriote Comme il était prévu, les marchés financiers européens ont réagi, lundi, à l'accord atteint sur le plan de sauvetage de Chypre avec de fortes chutes de leurs valeurs. C'est le cas de l'indice sélectif de la bourse de Madrid, Ibex-35, qui a régressé dès l'ouverture pour se situer à 8.400 points (- 2,45 %). La prime de risque du bon du trésor (en comparaison avec son homologue allemand) a augmenté de 30 points pour atteindre 368 points, en comparaison avec le niveau marqué vendredi à la clôture. Presque toutes les valeurs cotées à la Bourse de Madrid ont baissé alors que le taux de rentabilité du bon du trésor à dix ans a grimpé pour atteindre 5,079% par rapport aux séances précédentes. A titre d'exemple, les valeurs des banques ont accusé de fortes baisses telles celles de Banco Sabadell (- 4,9%), de Santander (- 3,6%), du Popular (-3.9%) ou du BBVA (- 3,5%). Les valeurs des grandes entreprises ont également été affectées. Il suffit de citer celles d'Acciona (-3,54%), Abengoa (-2,96%), Sacyr (-2,09%), ACS (-1,47%), ArcelorMittal (-2,06%), Repsol (-1,75%) ou Ferrovial (-1,7%). Au marché des devises, le taux de change de l'euro a aussi baissé. Il est échangé contre 1,3 dollars. Tout ceci a un rapport direct avec la décision prise, le week en dernier, par l'Euro-groupe et le Fonds Monétaire International (FMI) en taxant les comptes d'épargne de 100.000 euros de 9,9% et les montants supérieurs à 6,7%. L'objectif est de prélever six milliards d'euros supplémentaires par le tr ́sor chpriote. C'est la condition posée en vue d'autoriser un plan de sauvetage de dix milliards d'euros. Toutefois, cette mesure a créé un climat d'incertitude aux marchés financiers. Les experts et analystes financiers qui s'attendaient à une négative réaction dans les pays les plus affectés par la récession économique (Espagne et Italie surtout) ne peuvent se prononcer sur les conséquences de cette mesure eu égard à la petite dimension que représente l'économie de Chypre. En autorisant l'octroi au gouvernement chypriote d'une aide de dix milliards d'euros, les 17 Etats membres de l'Euro-groupe ont convenu d'appliquer un impôt exceptionnel aux dépôts bancaires et une augmentation de l'impôt sur les entreprises de 10 à 12,5%. Cependant, le ministre espagnol de l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, Miguel Arias Canete, a indiqué que le plan de sauvetage de Chypre n'aura aucune incidence sur l'Espagne. Il a assuré, dans une déclaration à Bruxelles reprise par l'agence espagnole Europa Press, que le système bancaire de son pays avait accompli un processus d' "assainissement très rigoureux". "Nos banques, en ces moments, se trouvent dans une très bonne situation et je crois qu'elles ne seront pas exposées à une contagion", a dit Canete, qui participe à une réunion des ministres européens de l'agriculture. Selon lui, le système bancaire espagnol est "assaini" et que la situation "n'est pas la même parce que dans le cas chypriote les conditions sont différentes" en référence aux craintes concernant une éventuelle taxation des petits épargnants dans son pays.