Les marchés financiers ont accueilli positivement, vendredi, l'accord atteint aux dernières heures de jeudi par les leaders des pays membres de l'euro-zone à la suite des pressions exercées conjointement par l'Espagne et l'Italie pour la recapitalisation directement des banques privées. A l'ouverture des ces marchés, les valeurs de la prime de risque espagnole s'est située au même niveau que celui de la veille autour des 540 points avant de tomber à 471 points. Le taux de rendement du bon trésor espagnol à dix ans, en comparaison avec son homologue allemand, a baissé à 6,42%, L'indicateur sélectif de la bourse de Madrid, l'Ibex-35, a pour sa part entamé la séance avec des résultats encourageants et une hausse de près de 4% pour se situer à 6.955,1 points, non loin de la barre psychologique de 7.000 points contre 6.700 points la veille. En tête du ranking viennent les banques dont les valeurs ont marqué des avances allant de 3,84% (Popular) à 7,88% (BBVA). Ceci traduit la réaction positive à l'accord atteint, à la surprise générale dans la nuit de jeudi à vendredi à Bruxelles, concernant la recapitalisation directe de la banque, comme l'avaient sollicité l'Espagne et l'Italie, en dépit de l'opposition de l'Allemagne. De manière que les Fonds de l'Euro-zone perdent leur statut d'accréditeur prépondérant et que les fonds de sauvetage européens pourront intervenir sur les marchés de dette souveraine en situation de risque en faveur de leurs partenaires. L'accord est intervenu comme conséquence de l'attitude rigide adoptée par les présidents des gouvernements espagnol et italien, respectivement Mariano Rajoy et Mario Monti, qui avaient menacé d'user de leur droit de véto à l'encontre d'un accord sur la croissance au cas où ne sont pas adoptées des solutions à court terme aux problèmes financiers auxquels sont confrontés leurs pays. Les leaders de l'euro-zone se sont mis d'accord pour approfondir l'intégration économique à travers une union bancaire et fiscale pour faire de l'euro un projet irréversible, a confié aux médias, le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy. Les 17 pays membres de l'euro ont ainsi convenu d'enclencher le processus pour une meilleure intégration économique et monétaire, par le biais de quatre blocs d'initiatives: une unión bancaire, une unión fiscale, un cadre de politique économique commune et le renforcement de la légitimité démocratique. A partir de cet accord, le Conseil de l'UE, la Commission Européenne et la Banque Centrale Européenne vont se plancher sur l'élaboration d'un programme et prépareront pour le sommet européen d'octobre un rapport accompagné d'une feuille de route et un calendrier concret. De même, le Sommet s'est montré plus réceptif aux attitudes de l'Espagne et de l'Italie qui sont soumises de la part des pressions des marchés financiers se déclarant favorables à l'ouverture de négociations le plus tôt possible et l'acceptation de la recapitalisation directe de la banque, des mesures qui vont leur permettre de se financer de nouveau à des taux raisonnables pour faire face à leur dette souveraine. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'euro-zone ont ainsi décidé que le prêt européen de 100 milliards d'euros pour venir à la rescousse de la banque espagnole soit canalisé au gouvernement à travers le Fonds Européen de Stabilité (FESF) et qu'il sera transféré au Mécanisme Européen de Stabilité (MED) lorsqu'il entrera en vigueur dans les mêmes conditions, c'est-á-dire sans acquérir le statut de dette souveraine, a expliqué Van Rompuy. A travers ce procédé, l'euro-zone pourra recapitaliser directement la banque privée et rompre ainsi le cercle vicieux entre les banques et la dette souveraine, a-t-il ajouté. Le sauvetage de la banque, de manière directe, suppose la possibilité que soit utilisé le fonds européen de sauvetage pour recapitaliser directement la banque sans passer par l'Etat et éliminer ainsi la charge que ceci suppose pour les comptes publiques. C'est en partie la petite bataille remportée par l'Espagne dans la guerre de la dette souveraine.