De nouvelles pluies sont bienvenues Les récentes précipitations enregistrées à travers le royaume sont-t-elles suffisantes pour espérer une bonne saison agricole ? Rien n'est gagné pour le moment, estiment les spécialistes agronomes. Il faut dire que l'état d'avancement de la campagne agricole actuelle présente des résultats mitigés par rapport à l'an dernier. En fait, toute une partie au sud d'Oum Er Rbia a été sinistrée, notamment dans les régions de Chichaoua, Ben Guerir... Soit pratiquement un million d'hectares. Cette situation s'explique par le fait que la quantité de pluies enregistrées n'a pas été suffisante. Surtout lorsqu'il s'agit d'une zone aride qui dépend essentiellement des conditions pluviométriques. D'où la nécessité de revoir la stratégie de l'Etat dans cette région, estiment les spécialistes. Certains parmi eux recommandent à ce que les pouvoirs publics encouragent les agriculteurs à changer totalement leurs activités, en s'orientant davantage vers les cultures d'élevage ou fourragères telles l'orge, le triticale ou l'avoine. S'agissant de la zone du nord et du Gharb, qui concentrent le gros de la production céréalière au Maroc, il est certain que les pluies de mars y ont favorisé le développement des grains, mais on est encore en stade post-floraison. Autrement dit, de nouvelles pluies sont indispensables en avril, mois déterminant pour la formation des grains. Les agriculteurs, quant à eux, doivent procéder aux opérations de désherbage et l'utilisation des produits phytosanitaires pour prévenir l'apparition des adventices. Faute de moyens financiers, beaucoup d'entre eux ont préféré en faire l'impasse. Car la faiblesse de la récolte de l'année 2012 a impacté sur les revenus des petits agriculteurs. Des difficultés persistent Selon plusieurs spécialistes, la campagne agricole de l'année courante a connu des difficultés non moins importantes. A commencer par l'approvisionnement insuffisant du marché en semences certifiées. En fait, au Maroc presque 80% des surfaces sont plantées en semences ordinaires. A cela s'ajoute la cherté des intrants (engrais et pesticides) dont les prix ne sont pas à la portée des producteurs de céréales en dépit de la subvention de l'Etat. Plus de 50% des terres agricoles ne sont pas fertilisées. Un tel constat débouche sur la problématique de la sécurité alimentaire, absente, pour le moment, de l'agenda du gouvernement. La maximisation de la rentabilité requiert aussi la mise en place d'une véritable statégie de communication dédiée à la vulgarisation des bonnes pratiques agricoles et établir des canaux entre l'univers de la recherche et la pratique. Sinon toute stratégie, quelle qu'elle soit, de développement de l'agriculture ne serait qu'un plan tiré sur la comète. Quant à la saison agricole actuelle, les spécialistes les plus optimistes estiment qu'elle sera probablement moyenne ou, dans le meilleur des cas, juste au-dessus de la moyenne.