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Les autorités ont annoncé la mort de la doyenne du marché
La Diac, c'est fini, vive le crédit
Publié dans Albayane le 15 - 03 - 2013


La Diac, c'est fini, vive le crédit
Bank Al Maghrib et le Conseil déontologique des valeurs mobilières viennent d'officialiser la fin de Diac Salaf. Oui, il y a une fin à tout. La décision prise, il y a quelques jours par les autorités monétaires, vient signer l'arrêt de mort de la doyenne des sociétés de financement. Avant-hier, mercredi 13 mars 2013, le Directeur général du CDVM, Hassan Boulknadel, et le Directeur de la supervision bancaire, Hassan Bouazza, ainsi que son adjoint, Hassan Benhalima, ont annoncé, au cours d'une rencontre avec la presse au siège de Bank Al Maghrib à Casablanca, ont confirmé le retrait de l'agrément à la société Diac Salaf et, bientôt sa radiation de la cote officielle de la Bourse de Casablanca. La société disparaîtra définitivement du paysage, une fois la décision publiée au Bulletin officiel. Question de quelques jours.
Il est, tout de même, surprenant qu'après tant de bruit, les autorités de régulation aient décidé l'arrêt de mort de la Diac. Cette décision, une première historique dans les annales de la Bourse de Casablanca, ne peut être qualifiée de banale. C'est un jeu risqué, pour nombre d'observateurs, parmi les petits porteurs dont le sort reste, pour l'heure, inconnu.
5 ans après l'avertissement brandi par la Banque centrale, rien ne s'est produit de nature à sauver «la vieille dame» ; ni recapitalisation, ni redressement sous administration provisoire ! Car, après tout, cette entité a valeur de symbole : créée en 1948, Diac fut la première société de financement à rejoindre la cote de la Bourse des valeurs de Casablanca dès le début des années 60.
Dans cette affaire, quelque peu loufoque, les autorités de régulation n'ont, à aucun moment, montré une voie de sortie. Du coup, l'actionnaire majoritaire, livré à lui-même, au creux de la vague, n'a d'autre choix que de chercher un repreneur au gré des hasards. Il ne pouvait, bien entendu, lancer une quelconque émission obligataire pour renflouer les caisses de l'entreprise, déjà asséchées. « Cette levée de fonds n'était pas possible, parce que la société se doit de montrer sa bonne volonté et de fournir les garanties exigibles dans une telle opération», rétorquaient les responsables de la supervision bancaire. Peine perdue donc.
Un enjeu à 300 millions DH
Lorsqu'on sait que cette affaire, ou «dossier Diac» se résume, en tout et pour tout, à quelque 300 millions DH ; une somme redevable à trois banques créancières de la Place, on se demande si l'enjeu en valait la chandelle. Au-delà des implications juridico-financières, le dossier Diac met au centre des débats la question du rôle de l'Etat en matière de politique économique – mais aussi en matière de contrôle prudentiel- et des moyens dont il dispose, à l'heure de la financiarisation de l'économie marocaine. Comment, dès lors, maintenir la crédibilité financière de la Place de Casablanca et redonner confiance aux épargnants et petits porteurs ?
Le dossier Diac est une question qui parle le plus à l'opinion publique. Sa fin suscite des interrogations. Il faut avouer que Diac a vieilli. C'est une tare. Parce qu'elle n'a pas su se renouveler. Elle a raté le train, dès le début des années 90, date de l'aggiornamento du secteur. Eqdom passait dans le giron de la société Générale, Crédor croquée par Wafasalaf ; puis vint tout récemment l'OPA du CIH sur Sofac, et auparavant, Taslif dont le tour de table a été renforcé par l'arrivée du Groupe Saham, pour ne citer que ces exemples.
Un fonds de secours
Au fait, le pourrissement de Diac a commencé bien plutôt qu'on croit. Outre la gestion à papa, la société est restée foncièrement de type familial, et, d'un point de vue financier, était complètement à plat. Les déficits d'exploitation s'accumulaient au fil de l'eau à tel point que même le capital social est réduit à zéro. Sur le marché boursier, le titre, à force de chuter, touchait les fonds des abysses, avec un cours de moins de 30 DH pour une valeur nominale de 100 DH. Les fonds propres ont fondu, la trésorerie vide, l'activité bloquée, bref, Diac a mangé du pain noir. Difficile dans ces conditions de redémarrer la machine, dont les ressorts sont définitivement cassés. Aujourd'hui, la valeur de marché de Diac, sa capitalisation boursière vaut moins de 30 millions DH. Insignifiant pour rembourser les dettes, racheter les actions détenus par les petits actionnaires (plus de 40% du capital). Tout cela n'était pas prévu. C'est dramatique. Faut-il maintenant réfléchir à un fond de secours –pour mener à bien ce genre de mission, comme c'est le cas pour les banques avec « la solidarité de Place», ne serait-ce que pour éviter tout tremblement et ses effets systémiques.
Son patron Abdelkrim Bencherki était, à proprement parler, dans la peine. Toutes les tentatives de rapprochement tantôt avec le Koweïtien Ajial (CMKD), tantôt avec Crédit Agricole du Maroc se sont avérées infructueuses. Le dernier acte en date, qui devait tenir la Place en haleine, fut celui noué avec le fonds britannique Max Fund. Lequel fonds a, à son tour, fait faux bond. Ce fut la dernière cartouche à tirer avant la date fatidique de fin décembre 2012, délai donné par les autorités de régulation à la société pour se conformer aux contraintes prudentielles.
Aux yeux des responsables du CDVM et de Bank Al Maghrib, rien ne servait à soutenir Diac, si elle ne parvenait pas à trouver, elle-même, sa propre voie de résilience. La décision de retrait de l'agrément et bientôt sa radiation de la Bourse, est un «signal fort» à l'adresse des investisseurs. Il n'y a pas de favoritisme dans le jugement. « Mourir, ce n'est rien ; mais vieillir, oh vieillir... chantait Brel.


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