fait son escale Al Hoceima «La caravane régionale du tifinagh», une initiative qui vise à accélérer la mise en œuvre de la généralisation régionale de l'enseignement de la langue amazighe, a fait son escale jeudi à Al Hoceima. S'exprimant dans le cadre d'une journée d'étude organisée à cette occasion, Mme Bouchra Berkani, chercheur à l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), a mis le point sur l'état des lieux de l'enseignement de la langue amazighe au Maroc depuis le lancement de ce chantier en 2003. Le nombre d'élèves ayant bénéficié de cette matière dans la région Taza-Al Hoceima-Taounate reste minime (14%) par rapport à d'autres régions telles que Souss- Massa-Draâ (40%) et Meknès-Tafilalet (49%), a-t-elle précisé. Mme Berkani a mis également l'accent sur la nécessité d'améliorer l'offre des ressources humaines tant sur le plan qualitatif que quantitatif, comme elle a appelé les parties concernées à l'application des circulaires ministérielles concernant la généralisation horizontale et verticale de cette langue. Pour sa part, le directeur du département de la formation au sein de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation, Said El Khattabi, s'est penché sur le rôle du ministère de l'Education nationale dans la mise sur pied de ce chantier national, signalant que l'un des enjeux majeurs du département de tutelle est d'atteindre l'objectif d'un million d'élèves bénéficiant des cours de la langue amazighe. Quant à Mustapha Elâakkad, encadrant au Centre régional des métiers d'enseignement et de formation à Al Hoceima, il a abordé le sujet du caractère de tifinagh, présentant ses principales spécificités graphiques, les méthodes d'écriture adoptées par l'IRCAM, ainsi que les convergences et divergences phonétiques entre les trois variantes de l'amazigh au Maroc. Cette caravane, qui s'est rendue dans les quatre provinces de la région (Nador, Al Hoceima, Taza et Guercif), a été riche d'activités, notamment la visite de certaines écoles primaires pour voir des exemples de cours de l'amazighe, des conférences, des tables rondes, ainsi que des expositions des publications de l'IRCAM. Organisée par «l'Association Thissaghnas pour le développement et l'environnement», en collaboration avec l'Institut royal de la culture amazighe, cette rencontre a connu la participation des responsables provinciaux de l'enseignement, des professeurs de la langue amazighe, des encadrants de l'IRCAM, des inspecteurs de l'enseignement, ainsi que les représentants de la société civile.