Depuis un certain temps, les travaux de la fameuse station balnéaire vont bon train. Dès que le virage vers la localité de Tamraght en provenance d'Agadir est entamé, les signes de remue-ménage emplissent les yeux braqués sur les défrichements de terre tous azimuts. Après une longue hibernation, il semble bien que les choses sont cette fois-ci prises au sérieux. Selon les nouveaux développeurs aménageurs, talonnés de près par le dispositif étatique, le projet s'étalera sur une durée allant jusqu'en 2017, date au terme de laquelle les réalisations aussi bien hors site, structures hôtelières qu'activités parallèles verront le jour. Une opportunité qui, sans doute, contribuera à booster la destination mise à mal, entre autres, par la capacité litière qui s'amenuise avec la fermeture d'un certain nombre d'hôtels, quoique d'autres émergent dans l'ambiance générale plutôt morose. Côte à côte, la main dans la main, les deux produits littoraux, à savoir Agadir et son alter égo, auront à drainer les flots de visiteurs tant des marchés traditionnels qu'émergents, en quête de fluidités capacitaires. Ceci étant, il va sans dire que le surgissement de concepts touristiques de haut standing au sein d'un environnement spatial précaire, notamment les communes rurales de front telles Aourir et Taghazout, en flagrante pénurie d'infrastructure de base, mettrait le projet luxueux en désharmonie avec cet entourage vétuste. Il serait donc loisible de réajuster cette proximité, à travers des chantiers de réhabilitation d'envergure dans l'enceinte de ces collectivités avoisinantes aux gros déficits infrastructurels, en termes de réseaux routiers, d'assainissements, d'aménagements territoriaux, d'espaces de verdure et de loisirs... Bien évidemment, les seuls fonds des deux communes ne suffisent guère à ces opérations fort onéreuses, mais l'intervention de l'Etat, d'une part, et celle des attributaires de ces sites balnéaires juteux, d'autre part, seront d'un grand apport quant à la cohérence spatiale et au rétablissement social de tout un périmètre, maculé de fractures qu'il va falloir colmater dans leur globalité. En fait, le relèvement des capacités d'accueil n'est pas le seul salut d'une double destination émergente. Nul besoin de rappeler que le rehaussement des cadences de dessertes aériennes s'avère pareillement la clé de voûte d'une telle ambition de relance du secteur touristique. Seule, la Royal Air Maroc, avec sa nomenclature limitée, comparativement aux géants de l'aérien, ne peut pallier ces carences. Il importe de multiplier les intervenants dans ce sens, non seulement les réguliers, mais et surtout les low-cost auxquels les Tours Opérators s'agrippent à longueurs d'années, cherchant les niches les plus importantes, parmi les marchés mondiaux. A ce propos, on se réjouira du choix de la compagnie irlandaise Ryanair, porté sur le Maroc, puisqu'elle s'implante avec deux bases hors Europe, ce qui pulvérisera encore davantage les arrivées depuis des émetteurs de haute fréquence, particulièrement le déferlement britannique. Dans le même sillage, on appréciera également la consolidation de son réseau charter Maroc-France de la société aérienne Air Méditerranée, avec des lignes régulières vers la capitale économique. Voilà qui accompagnera, pour sûr, l'effort entrepris en matière de l'augmentation des volumes d'accueil, dans les principales destinations du royaume, en l'occurrence Agadir, Marrakech, Fès, Tanger, Essaouira...