La guerre a commencé plus tôt que prévu La communauté internationale comptait préparer, sur plusieurs mois, son intervention inéluctable dans le nord du Mali, aux mains des groupes terroristes depuis plusieurs mois, voire depuis plusieurs années pour certains. Mais pour ne pas perdre l'initiative, les groupes terroristes sont passés à l'action les premiers, en tentant la semaine dernière de pousser leur avancée vers le sud malien afin de l'occuper et empêcher ainsi tout déploiement des troupes étrangères dans le pays. Cette stratégie s'est finalement retournée contre eux, puisqu'elle a obligé les troupes maliennes, bien qu'encore désorganisées, à passer à l'action, entraînant dans leur sillage les forces françaises déjà stationnées dans la région. Désormais, la contre-offensive dans le nord malien semble enclenchée, et tout prouve que dans les jours qui viennent les groupes terroristes seront constamment traqués par les forces qui commencent à se mettre en place. Dimanche, les premiers éléments du contingent africain de la Communauté africaine des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont commencé à arriver en territoire malien. Le Sénégal, le Burkina Faso, le Togo et le Niger ont déjà mis à la disposition de la force ouest-africaine 500 soldats chacun. Le Bénin contribuera avec 300 soldats. Les autres pays de la CEDEAO (15 au total) suivront certainement dans les prochains jours, surtout le puissant Nigéria à qui est déjà revenu le poste du commandement des troupes africaines au Mali. Mais en attendant que ce dispositif africain de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali) se mette en place, l'aviation française a poursuivi dimanche, et pour la troisième journée consécutive, les bombardements de colonnes islamistes, comme l'a confirmé hier son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. La France a aussi envoyé à Bamako des forces terrestres censées sécuriser les nombreux Français établis dans la capitale malienne. Il faut souligner que Paris a reçu le soutien appuyé de ses pairs occidentaux, notamment Washington, Berlin et Londres. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a même promis une aide logistique rapide à la coalition internationale qui est train de se constituer au Mali. Pour leur part, les Américains ont promis l'envoi de drones équipés en missiles pour soutenir militairement cette opération. Les pays africains ne sont pas en reste, puisque le président ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO, et son homologue béninois, Thomas Boni Yayi qui dirige actuellement l'Union africaine... ont salué l'intervention française au nord du Mali, tout en demandant le déploiement rapide de la force africaine. Sans compter le président transitoire malien, Dioncounda Traoré, qui avait lui-même lancé un appel à la France pour l'aider à contrer l'avancée des groupes terroristes vers le sud du Mali. L'Algérie, jusqu'ici hostile à toute intervention militaire étrangère, a été prise de court. Elle a finalement exprimé son soutien «sans équivoque» aux autorités de transition maliennes, condamnant fermement «les attaques des groupes terroristes». Mais aucun mot de soutien à la France, acteur principal dans cette intervention qui a infligé une première déroute aux bandes terroristes.