pour la lutte contre ce fléau et la moralisation de la vie publique Le Maroc a célébré dimanche la journée nationale de lutte contre la corruption, un fléau social que le royaume ne cesse de combattre à travers une panoplie de mesures et d'initiatives à même d'éradiquer ce mal dont les répercussions sont néfastes sur le développement économique et social. La ratification par le Maroc de la convention des Nations unies de lutte contre la corruption en mai 2008 vient confirmer les efforts déjà entrepris par le Royaume pour se conformer, sur la base d'une approche pragmatique, aux dispositions de la Convention onusienne qu'il a signée le 9 décembre 2003 à Mérida (Mexique). Cette dernière qui exige des pays signataires de se doter d'une institution chargée de lutte contre la corruption. La création de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) témoigne ainsi de la prise de conscience par les pouvoirs publics de la nécessité de lutter contre ce fléau et de moraliser la vie publique. Et c'est dans cette même dynamique que l'ICPC a lancé récemment le premier portail de dénonciation de la corruption, en partenariat avec le ministère de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, l'agence nationale de promotion des PME et la CGEM ainsi que d'autres départements ministériels et avec l'appui de l'agence de coopération technique allemande, l'objectif étant de promouvoir les règles de la bonne gouvernance et la concurrence loyale dans le domaine des affaires. Le président de l'ICPC, Abdeslam Aboudrar, a indiqué dans une déclaration à la MAP, que dans l'attente de la promulgation du décret régissant l'instance, son action reste uniquement préventive et s'articule essentiellement sur le diagnostic et l'évaluation des politiques publiques en matière de lutte contre la corruption et des propositions dans ce sens, ajoutant que l'approche de cette institution a trois dimensions. Il s'agit d'une dimension globale basée sur les différents indicateurs permettant de suivre de près le phénomène de la corruption et d'identifier les secteurs les plus vulnérables, d'une dimension sectorielle à même de diagnostiquer les dysfonctionnements relatifs à la gouvernance dans les secteurs public et privé et dans la vie politique, et enfin une dimension régionale permettant de détecter les différents aspects de la corruption au niveau local, notamment en ce qui concerne les communes territoriales, a-t-il expliqué. Le président de l'ICPC a également souligné que la lutte contre la corruption requiert la conjugaison des efforts de tous les acteurs. Malgré que la composition diversifiée de l'instance devrait refléter l'approche participative prônée, l'instance identifie parmi les problèmes qui entravent son action l'absence de coordination entre les instances et organismes actifs dans ce domaine, a-t-il dit. Pour Aboudrar, force est de constater que le Maroc a réalisé d'importants acquis à travers les réformes qu'il a engagées, outre son adhésion à la dynamique internationale de lutte contre la corruption, essentiellement les réformes juridiques, institutionnelles et politiques en général sans oublier le rôle fondamental de la société civile. Il a de même souligné l'importance de la loi sur la protection juridique des dénonciateurs de la corruption, ajoutant que cette question est l'une des principales préoccupations de l'instance du fait que la lutte de la corruption et la poursuite des personnes impliquées dans des actes de corruption requièrent la dénonciation de témoins. Aboudrar a appelé à cet égard à l'élaboration d'une stratégie nationale dont les objectifs et les délais sont clairs, qui prévoit des mécanismes disciplinaires, préventifs et éducatifs, sans laquelle le Maroc ne peut réaliser aucun progrès en la matière.