Salma Ould Sidi Mouloud salue la portée de la décision Le militant sahraoui Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a salué «le message de soutien» véhiculé par la décision de la ville italienne de Lozio (nord) de lui accorder la citoyenneté honoraire. «Cette décision est non seulement un témoignage de solidarité envers un homme qui a été arraché de force à ses enfants et à sa famille, mais aussi un message de soutien à tous les militants sahraouis qui luttent pour que les habitants des camps sahraouis puissent jouir de tous leurs droits», a-t-il écrit dans une lettre au maire de Lozio, Antonio Giorgi. «C'est aussi un cri contre le silence international sur les crimes commis par le polisario contre des réfugiés supposés bénéficier de la protection internationale», a ajouté le militant sahraoui dans cette lettre qu'il a publiée en italien sur sa page «Facebook». Ould Sidi Mouloud avait défié le «polisario» et défendu le projet marocain d'autonomie pour le Sahara, une position qui lui a valu, jusqu'à présent, deux ans d'exil forcé en Mauritanie, vivant seul loin des siens restés dans les camps de Tindouf, en Algérie, après avoir été torturé et fait l'objet d'une mesure d'expulsion. «Votre soutien renforce notre détermination à défendre nos droits», a-t-il souligné dans sa lettre au maire de Lozio dont s'est fait l'écho l'agence de presse italienne «Nova». «Le prix à payer est notre séparation de nos enfants après notre enlèvement et notre disparition forcée orchestrée par le -polisario», a-t-il affirmé. Saluant «la profondeur des valeurs humaines universelles au sein de la société italienne», le militant sahraoui a exprimé sa gratitude à la ville de Lozio «pour avoir fait la lumière sur la situation des droits humains dans les camps de réfugiés sahraouis où vivent des milliers de personnes depuis des années dans une «réserve» sur le territoire algérien, coupées du monde dans des conditions humaines et naturelles difficiles». «Mon cas constitue seulement un exemple des graves violations des droits humains perpétrées par le «polisario» sur le territoire algérien, loin des regards du monde, et ne représente qu'une infime partie parvenue à l'opinion publique des souffrances des populations des camps sahraouis depuis les années soixante-dix du siècle dernier», a indiqué Ould Sidi Mouloud. L'agence de presse italienne «Nova» rappelle que le militant sahraoui, auquel la ville de Lozio avait accordé la citoyenneté honoraire en décembre dernier, se trouve actuellement en Mauritanie où il réclame de pouvoir rejoindre les membres de sa famille retenus dans les camps de réfugiés du sud de l'Algérie gérés par le «polisario» qui l'avait «arrêté et expulsé après l'avoir condamné pour trahison pour avoir choisi d'adhérer au plan marocain d'autonomie». L'agence fait état, par ailleurs, de propos rapportés au cours des derniers jours par le site «Dakhla 24» dans lesquels l'ancien chef de police du «polisario» avait souligné qu'«après des décennies et de nombreuses tentatives de convaincre le monde de la présence d'un Etat sahraoui au sud-ouest de l'Algérie guidé par le front polisario, les autorités algériennes ont décidé de reprendre le contrô_le de la région de Tindouf, contrôlée auparavant par le groupe de séparatistes». Le militant sahraoui a observé que «les camps de réfugiés sahraouis sont à l'heure actuelle encerclés non seulement par des tempêtes de sable mais également par des casernes militaires, après la confirmation de la faillite du «polisario» dans leur gestion». Citant Ould Sidi Mouloud, l'agence Nova a rappelé qu'il avait lancé, début novembre, un appel à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara, Christopher Ross, afin d'intervenir pour lever le blocus imposé aux camps, en soulignant les souffrances qu'endurent les Sahraouis qui «voient leurs mouvements fortement limités en raison des mesures adoptées par la sécurité algérienne». Ould Sidi Mouloud avait été arrêté et torturé pendant 70 jours en 2010 pour avoir exprimé librement son opinion en faveur du projet marocain d'autonomie. Il avait saisi l'occasion de la visite dans la région de Ross pour lancer son appel et attirer de nouveau l'attention, depuis la capitale mauritanienne Nouakchott où il réside, sur les «mesures sécuritaires étouffantes» imposées dans les camps de Tindouf et sur le traitement humiliant et indigne infligé à leurs habitants au niveau des points de contrôle, surtout de la part des unités de contrôle algériennes.