Et si le monde s'intéressait aux séquestrés sahraouis dans les camps de Tindouf ? La Journée mondiale des droits de l'Homme, célébrée le 10 décembre de chaque année, est une occasion pour mettre l'accent sur les différentes sortes de violations qui ont lieu dans cette partie du territoire algérien. Mais aussi pour se remémorer des victimes d'une politique abjecte ne reconnaissant aucunement les principales devises des droits de l'homme : égalité, équité, transparence, procès équitable... Bref, la vie vibre dans ces camps au bon goût des maîtres du Polisario. Plusieurs familles sahraouies ne cessent de dénoncer, que ce soit à Laâyoune, Smara, Bir Anzarane, Dakha, Boukraâ ou Boujdour ou encore au sein des camps de Tindouf ou à Rabouni et Tifariti, une situation critique en matière de violation des droits humains. Elles ne cessent d'appeler la communauté internationale pour intervenir afin de protéger leurs enfants du sort inhumain qui leur est réservé. Un sort qui atteint même le stade de la disparition de personnes dont les familles n'ont jusqu'à présent la moindre information. Le verbe disparaître à Tindouf se conjugue à tous les temps de la journée. Les départements concernés au sein des Nations Unies reconnaissent du moins la disparition de cinquante-six sahraouis à Tindouf. Il est vrai que les associations marocaines actives en la matière disent que les disparus se comptent par centaines, mais cette liste comprend les cas de ceux qui remplissent les critères de recevabilité par les organismes compétents des Nations Unies (Nom, prénom, photo, adresse, famille proche et lointaine, tribu). Certaines victimes sont mortes sous la torture. Les familles persistent et signent, l'ONU doit assumer ses responsabilités et accomplir son devoir d'investigation pour élucider formellement leur sort. En fait, et bien qu'ayant, depuis bien longtemps, eu vent de ces disparitions forcées, les Nations Unies continuent jusqu'à présent de faire la sourde oreille. Pourtant, la fermeté devrait primer dans ce genre de questions des droits humains de part et d'autre, notamment après le dernier acte d'enlèvement de deux Européens sur le sol algérien. Dans ces camps où la seule loi qui règne est celle des tempéraments, des personnes meurent sous la torture, assassinées avec sang froid et incarcérées sans procès. Il faut dire qu'il n'y a aucune comparaison entre ce qui se passe au Maroc, où les médias se font l'écho de rares violations, où les associations des droits humains manifestent contre les arrestations illégales et où des rapports rédigés localement sortent chaque année pour fait le point sur la situation, sans aucune pression. Au Maroc également, les autorités ont libéré tous les Sahraouis pro-Polisario arrêtés sur fond d'affaires de «haute trahison et de connivence avec l'ennemi». A Tindouf, personne ne bouge sans l'autorisation de la soldatesque d'Abdelaziz, ou plus précisément de sa femme Khadija Hamdi. Un contrôle fasciste de tous les aspects de la vie sociale des camps. Et le problème est que les gens ne peuvent même pas s'interroger sur le sort des leurs, bien qu'ils adhèrent parfois aux thèses séparatistes. Le cas le plus flagrant en la matière est celui du président d'une prétendue «Union des juristes sahraouie» basée à Genève et relevant du Polisario, dont le sort de son frère Bachir Salek El Hissen reste toujours inconnu. Lui n'ose pas en parler..., c'est la pire des dictatures. Ghali, Khadija, Boudali et les autres L'un des élèves studieux dans la classe Abdelaziz fut Brahim Ghali, ancien ambassadeur du Polisario en Espagne et actuel représentant du Polisario en Algérie. Son transfert de Madrid à Alger a été sur fond de plusieurs plaintes adressées par des familles de victimes des violations des droits humains. Ghali reste l'un des « bouchers » de Tindouf. Qu'il passe des est une vaine initiative de lui faire éviter la prison, car les années ou même des décennies en dehors des camps, les petites gens sahraouis ne l'oublieront jamais et garderont toujours un mauvais souvenir, sinon une haine inégalée à l'endroit de cet homme sans pitié. Il restera toujours accusé, lui et d'autres membres du Polisario, pour crimes contre l'humanité, preuves tangibles à l'appui. Avant son transfert à Alger, fin 2007, les familles des victimes comptaient en faire usage de manière détaillée lors des audiences. La défense des victimes assurée par les avocats José Manuel Romero Gonzalez et Carlos Sancho de la Calle, a relevé l'existence de témoins oculaires et de forts indices devant inculper les mis en cause.