Cela fait des lustres que la Caisse de compensation pose problème. Alors qu'on a fait du chemin en ayant progressivement libéré les prix du ciment, de l'huile, du lait et de la farine de luxe, on bute sur le traitement à réserver au sucre, aux produits pétroliers et à la farine ordinaire. Or, chacun sait que des entreprises, non transparentes, ne méritent pas les subventions qu'elles reçoivent. Au même titre que les riches ne méritent pas les libéralités qu'ils reçoivent indûment. Oui, mais doit-on pour autant prendre la décision, irrationnelle, d'allouer ad vitae aeternam, une dotation monétaire, fut-elle conditionnée, à des familles et personnes recensées comme étant pauvres ? Est-ce à dire qu'on condamne ces «pauvres» à le rester éternellement ? N'est-ce pas contreproductif de donner un «droit acquis» à ces citoyens et les encourager, ainsi faisant, à ne pas entreprendre les efforts nécessaires pour améliorer leur sort ? Quid des nouveaux pauvres qui pourraient venir, chaque année, grossir le contingent à subventionner ? Comment traiter la doléance qui risque d'être faite de relever le niveau de cette dotation jugée insuffisante ou érodée par l'inflation ? Et puis, comment préserver les couches moyennes qui vont subir de plein fouet l'inflation, dont les effets viendront alourdir les charges d'éducation, de transport et de santé, qui pèsent sur ces couches qui ne bénéficient d'aucune aide publique et que la fiscalité pressure déjà. A coup sûr, les plus névralgiques parmi ces couches viendront se rajouter aux prétendants à la précieuse dotation publique ? Autant de questions qui méritent réflexion. Et là, il n'y a pas que les enseignements latino-américains à prendre en considération. L'expérience iranienne, coûteuse certes, mérite tout autant d'être analysée.