Nouzha Skalli relance le débat sur la Kafala Un chiffre effrayant. Celui avancé par Nouzha Skalli, députée PPS, sous la coupole du Parlement. En effet, vingt-quatre enfants sont abandonnés quotidiennement au Maroc, soit 6000 bébés par an. L'ex-ministre a également précisé que le nombre des adoptions (Kafala) ne dépasse pas les trois mille. Au cours de son allocution, intervenue dans le cadre d'une question orale à la Chambre des représentants au ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, Mme Skalli a rappelé que conformément à la convention internationale des droits de l'enfant, et dans «toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale». Nouzha Skalli interrogeait le ministre sur la circulaire du département de la Justice, émise le 19 septembre 2012, qui invitait les procureurs généraux à refuser la Kafala «aux étrangers qui ne résident pas habituellement au Maroc». Accorder l'adoption aux seuls demandeurs résidant d'une manière permanente sur le territoire national exclurait d'office les Marocains résidant à l'étranger (MRE), a-t-elle précisé. Mme Skalli s'est demandé ce que le gouvernement a préparé pour les enfants abandonnés qui n'ont pas trouvé de famille d'accueil. «Au sein du groupe du Progrès démocratique, on estime qu'il est urgent de trouver des solutions à ces problèmes afin, premièrement, de protéger les enfants de la violence, des mauvais comportements et de toutes les formes d'exploitation. Il est urgent qu'il y ait deuxièmement une éducation à la santé et de la réduction des risques sexuels. Troisièmement, il faut aider les mères en situation délicate à garder leurs enfants», a dit Nouzha Skalli. Accorder la Kafala à un étranger vivant en dehors du sol national pose plusieurs problèmes, notamment le suivi de la situation de l'enfant makfoul et le respect par le kafil de ses obligations, a pour sa part souligné le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid. Il a aussi indiqué que les conditions citées dans l'article 9 de cette loi, relatif à la capacité morale et sociale du demandeur et sa capacité à assurer à l'enfant une éducation islamique, ne posent pas un grand problème lorsque celui-ci réside au Maroc.