L'effort consenti par le Maroc pour concrétiser son partenariat stratégique avec les pays du Golfe arabe, et qui commence à donner ses fruits, a notamment suscité deux réactions qui attirent l'attention. La première est celle qui pense qu'il s'agit d'un partenariat gagnant-gagnant, et qu'il ne le sera pas seulement pour le Maroc et les pays du Golfe, mais également pour l'Europe. Ce point de vue, réaliste, voit même dans ce partenariat une des voies de sortie pour l'Europe qui devrait redécouvrir que son avenir passe par le Sud. La deuxième réaction pense, quant à elle, ou presque, que le Maroc... n'a rien à faire dans le Golfe arabe, jugé trop versatile. Les tenants de ce point de vue, pour le moins étriqué, vont jusqu'à conseiller (!) la prudence au Maroc pour ne pas gâcher ses intérêts durables, liés à l'Union Européenne, qui ne restera pas en crise ad vitae aeternam. Curieusement, la première réaction vient d'analystes européens qui vivent... en Europe et la deuxième émane de défenseurs d'intérêts européens qui élisent domicile... au Maroc. Entre les deux points de vue, le choix est évident. Le Maroc est un pays souverain qui s'applique à entretenir des relations internationales équilibrées. Réussir, dans ce cadre, à consolider un axe solide Europe-Maroc-Golfe-Afrique subsaharienne, sera un véritable coup de maître. C'est possible.