La perspective d'une prochaine rencontre entre SM le Roi et le président Bouteflika n'est pas exclue. Du moins c'est ce qu'a laissé entendre le ministre algérien des Affaires étrangères lors d'un point de presse tenu au sortir d'un Conseil de gouvernement. La perspective d'une prochaine rencontre entre SM le Roi et le président Bouteflika n'est pas exclue. Du moins c'est ce qu'a laissé entendre le ministre algérien des Affaires étrangères lors d'un point de presse tenu au sortir d'un Conseil de gouvernement. Nous serions tentés de pousser un ouf ! de soulagement, tant cette rencontre était attendue, souhaitable mais surtout nécessaire. Néanmoins, il est moult enseignements tirés de l'histoire, post-coloniale, des relations algéro-marocaines qui nous "acculeraient" à quelque prudence voire à faire montre de pessimisme quant à une éventuelle évolution positive de la position algérienne sur la question de nos provinces du Sud. Cette rencontre, dont la date et le lieu non pas encore été fixés, du moins pas officiellement, aura assurément lieu avant sinon lors du prochain sommet arabe prévu à Alger. Ainsi et au vu du timing choisi, ne sommes-nous pas légitimement en droit de penser que, soucieuse de la réussite de ce Sommet qui marquera son retour sur la scène arabe, Alger aurait décidé de cette rencontre au sommet mue par le seul impératif consensuel à même de lui garantir la réussite de son sommet. L'avenir nous le dira ! Sommet arabe ou pas, si on est arrivé, des deux cotés, tant bien que mal et jusqu'au jour d'aujourd'hui, à faire l'économie d'une rencontre au sommet entre le Souverain et son homologue algérien, cela n'est désormais plus possible. Qu'on se le dise ! Le sérieux blocage que connaît le dossier du Sahara marocain et les conséquences qui pourraient en découler nous confortent dans cette conviction. Et quand bien même nous pourrions comprendre la nécessité d'une sortie honorable de ce bourbier pour nos amis algériens et la prise en compte de certains de leur intérêts stratégiques dans la région, il n'en demeure pas moins nécessaire qu'eux aussi doivent comprendre que le Maroc ne peut s'accommoder ad vitam aeternam de cette situation de blocage lourdement handicapante pour ses projets de développement et pour la construction maghrébine. Multiplier les discours et autres déclarations chantant la fraternité, la communauté de destins et le bon voisinage est certes louable mais ça l'est un peu moins quand ceux-ci alternent avec des prises de positions et des déclarations, pour le moins qu'on puisse dire, inamicales à l'égard du Maroc. Horrible, est assurément la tragédie que vivent le demi-millier de prisonniers marocains encore détenus par le tandem : Algérie-Polisario. Mais horrible aussi est la situation d'attente que vivent près de cent millions de Maghrébins, otages d'une vision géostratégique d'un autre âge mais qui semble malheureusement encore prévaloir à Alger. Qui, du président Bouteflika ou de l'armée décide de la position algérienne sur la question du Sahara marocain ? Pour qui connaît les arcanes de la politique algérienne la réponse serait les deux, mais chacun pour des considérations différentes. Nous reviendrons sur cette question dans une prochaine édition. Le Président Bouteflika, nostalgique d'une époque où il paradait à la tête d'une diplomatie algérienne conquérante, semble oublier que trois décennies se sont écoulées depuis lors et que la donne internationale a drôlement changé aussi depuis. Ses sorties médiatiques et ses incessants retours sur la question saharienne – les derniers en date lors de sa visite au Japon -donnent de lui l'impression que c'est quelqu'un qui s'amuse en usant de paroles qui n'amusent plus grand monde. Et son éternel " droit des peuples à l'autodétermination " fait presque sourire. Oui, mais peut-on s'amuser quand on est le Président d'un pays où le taux du chômage atteint des niveaux affolants ? Celui d'un pays dont les recettes proviennent pour l'essentiel des hydrocarbures. Le Président d'un pays où se sont déclarées il n'y a pas très longtemps des épidémies d'un autre âge ou tout au moins d'un âge indigne d'un pays aussi riche que l'Algérie ! Le Président d'un pays qui n'a malheureusement pas fini de comptabiliser les victimes d'un terrorisme qui endeuillait, jusqu'à il n'y a pas longtemps, les familles algériennes presque au quotidien. Enfin celui d'un pays qui se trouve à quelques encablures d'une Europe plus unie que jamais et à quelques mois d'une grosse et inéluctable échéance : la mondialisation et la mise en route de la mécanique OMC. Une échéance qui requiert pour y faire face efficacement, l'appartenance à un bloc! Non, Monsieur le Président ! Vous n'avez pas le droit - pour vous amuser - de détenir prisonniers des soldats marocains sur votre territoire en flagrante violation du droit international. Comme vous n'avez pas le droit – toujours pour vous amuser - de tenir en otage cent millions de Maghrébins ! • Dr Jamal Hafsi