La résilience des banques populaires, une preuve de la pertinence du modèle coopératif Les travaux du 28e Congrès de la confédération internationale des banques populaires (CIBP), un événement placé sous le thème:" quel type de stratégies de croissance peuvent envisager nos organisations membres pour le futur ?", se sont ouverts lundi à Marrakech. A l'issue des travaux de ce congrès, qui se sont poursuivis hier mardi, Mohamed Benchaâboun, Président du Groupe Banque Populaire, a été élu à la présidence de la Confédération internationale des banques populaires (CIBP). Il succède au Canadien Albin D'Amours. Ainsi, le Maroc, à travers le Groupe Banque Populaire, est le seul pays arabe et africain membre actif du CIBP. Cet événement de deux jours sert d'occasion pour démontrer la façon dont la Confédération et ses membres assurent la promotion de leurs valeurs dans le monde entier, et leur aptitude, dans un monde en crise, à rester capable de prendre les bonnes décisions pour répondre aux défis socio-économiques et d'apporter des réponses aux besoins actuels de leurs clients. Face à la crise économique et financière internationale qui continue à menacer les économies, en particulier celles des pays industrialisés, la résilience dont ont fait montre les banques coopératives est la preuve de la pertinence de ce modèle ainsi que des valeurs qu'elles véhiculent, a souligné lundi à Marrakech le président du Groupement des Banques Populaires (GBP), Mohamed Benchaaboun. «Cette résilience est la preuve de la pertinence du modèle d'affaires des banques coopératives et des valeurs qu'elles véhiculent à travers leur attachement au financement de l'économie réelle, à leur soutien aux TPE et aux PME et à leur lutte contre l'exclusion financière par la facilitation de l'accès aux produits et services bancaires», a dit M. Benchaaboun, qui s'exprimait dans le cadre du 28ème congrès de la Confédération internationale des banques populaires (CIBP). Des valeurs de démocratie et de solidarité Si 2012 a été décrétée Année Internationale des Coopératives, par l'AG des Nations Unies sous le thème "les coopératives, des entreprises pour un monde meilleur", il s'agit là d'un témoignage éloquent sur la pertinence du modèle coopératif et sa contribution à l'émergence, de par le monde, d'une économie solidaire emprunte des valeurs du partage et de la solidarité, a souligné le P-DG du GBP. «J'estime qu'il est vital pour nous de renforcer cet avantage compétitif, car il s'agit là d'une stratégie salutaire pour nos banques et qui explique également leur résilience face aux turbulences que le secteur financier mondial a connues ces dernières années", a-t-il dit. Le président sortant de la CIBP, Alban D'Amours, a mis en avant, quant à lui, les avantages qu'offre ce modèle d'affaires notamment à travers la maîtrise des appétits de profit, sa capacité à bâtir pour durer, et à maitriser la dynamique concurrentielle des marchés, tout en marquant sa différence. "Ce modèle sait incarner les valeurs de démocratie, d'autonomie, et de solidarité dans ses pratiques commerciales et dans sa gouvernance. Il sait faire converger les efforts d'une collectivité vers un but commun", a-t-il estimé, relevant que ce modèle d'affaires est aussi celui d'une organisation "inclusive" qui, forte de sa gouvernance démocratique, incite à innover, à épargner et à investir, tout en étant capable d'assurer son développement et la croissance nécessaire à sa pérennité. Mme Daniela Bas, directrice de la division de la politique sociale et du développement aux Nations Unies, a noté que les coopératives financières doivent concevoir une nouvelle vision de leur rôle à travers le monde, un rô le qui soit proportionnel à leurs capacités économiques et à leurs contributions, et qui soit en cohérence avec les valeurs sociales qui les régissent. "Nous sommes dans un temps de crise financière et de récession, les coopératives offrent une occasion unique de véhiculer leur nature unique en tant que modèle de business durable et alternatif, basé sur l'éthique et les principes de solidarité et de proximité combien orientés vers les populations", a-t-elle dit. Le Maroc poursuit la modernisation du secteur bancaire Le Maroc a consenti d'importants efforts pour favoriser la modernisation de son secteur bancaire, à travers la réforme continue de son cadre juridique et institutionnel, en vue d'assurer une meilleure mobilisation de l'épargne et de faciliter l'accès des opérations économiques à des financements compétitifs, a souligné lundi à Marrakech, le ministre de l'économie et des finances, Nizar Baraka. Une telle réforme est de nature à permettre également de mettre en place des mécanismes appropriés de prévention et de gestion des risques, a ajouté le ministre, dans une allocution lue en son nom, à l'ouverture des travaux du 28ème Congrès de la Confédération Internationale des Banques Populaires (CIBP), un événement, de deux jours, placé sous le thème: +quel type de stratégies de croissance peuvent envisager nos organisations membres pour le futur ?+ . "Ces efforts de réformes visent à promouvoir l'inclusion financière, à améliorer la gouvernance du secteur bancaire et à favoriser l'accès des entreprises au financement", a-t-il expliqué, relevant qu'au plan de l'amélioration de l'accès de la population aux services financiers et grâce aux réformes mises en œuvre, le processus de bancarisation s'est renforcé pour atteindre 54 pc en 2011, avec pour objectif d'atteindre 65 pc à l'horizon 2016. S'agissant de l'amélioration de la gouvernance du secteur financier, les pouvoirs publics ont lancé un vaste chantier de réformes du cadre juridique et institutionnel régissant l'activité bancaire, a fait savoir M. Baraka, notant que ces réformes visent notamment à assurer une plus grande convergence de la législation marocaine vers le référentiel international, à renforcer l'autonomie des autorités de contrôle et de supervision du secteur financier et à améliorer l'accès des entreprises, tout particulièrement les PME et les TPE, au financement. "Les pouvoirs publics placent en effet la PME et la TPE au centre de l'action économique gouvernementale avec la mise en œuvre de programmes de soutien spécifique au secteur privé adaptés à ses besoins de développement", a-t-il rappelé. Si les avancées réalisées notamment en matière de réglementation prudentielle, de gouvernance des banques et de gestion des risques, ont permis de consolider les fondamentaux de ce secteur, les perspectives d'évolution appellent à en renforcer davantage l'efficience et la résilience face aux enjeux liés au maintien de la stabilité du secteur financier sans se départir de la mission première des banques populaires d'accompagner la croissance économique et l'inclusion financière, a expliqué M. Baraka.