La culture à Casablanca, c'est à Derb Ghallef, bien sûr ; Ghallef's pour les branchés. C'est même la plus grande attraction culturelle de Casablanca ! Car, si Ghalef's n'existait pas, la grande majorité des habitants de la métropole n'aurait ni paraboles, ni chaînes de TV autres que les nationales, ni films neufs ou classiques, ni CD et autres DVD fraîchement enregistrés, ni musique, ni logiciels, ni smartphones, ni mobilier d'époque... C'est juste dommage pour les artistes que Ghalef's soit un centre actif de piraterie et d'assassinat de la création artistique et intellectuelle. Seule consolation, les artistes qui ont vraiment des choses à raconter s'imposent toujours. C'est dommage, surtout que Ghalef's soit un centre de pérennisation de notre dépendance culturelle. Les chaînes TV occidentales piratées connaissent bien Ghalef's et se gardent, pourtant, de l'attaquer. A croire que le piratage fait leur affaire, tant elles réussissent à accrocher nos jeunes citadins et ruraux, qui passent leurs nuits à ingurgiter les cultures qu'elles leurs servent. C'est vrai, Ghalef's et les souks similaires de toutes nos villes, c'est aussi les chaînes orientales de prêche et de danse du ventre qui pullulent, gratuitement. C'est à nos créateurs et à nos stratèges, main dans la main, de déployer les efforts nécessaires pour mettre la culture nationale, combien riche et diversifiée, à la portée des bourses et des goûts de notre jeunesse. Et que vive la liberté.