Il y a quelques années, lorsqu'on lançait la construction de la station balnéaire de Sâidia, et que des défenseurs de la zone humide de l'embouchure de la Moulouya manifestaient leurs réserves, un journal a cru trouver la formule choc en titrant à la une: «Il faut savoir ce qu'on veut : des tortues ou des emplois». Les associatifs ont, intelligemment, rétorqué : «Nous voulons des tortues et des emplois». Que de choix semblent, en effet, cornéliens, alors qu'il n'en est rien. N'est-ce pas le cas du débat, actuellement partout animé, au sujet des choix à faire entre croissance économique et baisse des déficits et entre hausse des impôts et réduction des dépenses publiques ? Il suffit, pourtant, d'admettre que c'est une question d'optimum, de bon dosage et de temps pris. A condition, toutefois, que les partenaires sociaux écartent les considérations politiciennes et oublient leurs fixations respectives sur leurs seuls intérêts de classes. A condition, aussi, que le pilotage soit absolument rigoureux. Et là, il n'y a pas de choix possible.