« Pour une pédagogie de la communication » a été le thème majeur de la 5ème Rencontre des ateliers de communication et méthodologie du travail universitaire qui a eu lieu les 21 et 22 décembre courant à Errachidia. Il s'agit d'une édition internationale qui a été porté notamment sur toutes les dimensions de « la communication pédagogique dans l'enseignement : approches et techniques ». Initiées par la cellule de langue et communication en collaboration avec le Master spécialisé : “Communication des organisations”, ces ateliers ont eu lieu avec l'accompagnement de la Faculté des Sciences et Techniques d'Errachidia. Parmi les objectifs de cette manifestation scientifique, l'on cite la définition des théories, facteurs, spécificités et techniques de la communication pédagogique dans l'enseignement supérieur et étudier les nouvelles approches et pratiques pédagogiques en relation avec les programmes de formation et exigences de l'emploi, l'entreprise de débats autour des techniques de la communication transactionnelle et des capacités de travailler en groupe et d'agir avec efficience et efficacité et l'acquisition par les étudiants des techniques de communication dans le contexte interpersonnel et professionnel, les rendre capables d'utiliser ces techniques et outils méthodologiques pour au s'adapter au contexte universitaire et a leur environnement socio-économique. Les intervenants ont souligné lors de ces 5-èmes ateliers que la communication pédagogique permet d'établir une relation humaine et constructive entre l'enseignant et l'enseigné et aide ce dernier à intégrer dans son travail les ressources cognitives et matérielles dont il dispose. En outre, la communication pédagogique développe une certaine maturité chez l'étudiant et le rend capable d'agir et de progresser. Enfin la communication pédagogique favorise le développement de multiples intelligences (Howard Gardner) et permet d'acquérir des compétences communicatives spécifiques qui constituent des atouts pour son avenir professionnel. Si la première journée a été consacrée après l'ouverture officielle de l'édition aux conférences plénières et communications orales animées par des professeurs et acteurs chercheurs au niveau national et international, le programme de la deuxième journée qui s'est décliné en ateliers à destination des étudiants de la FST-E, abordant des thématiques qui relèvent des priorités et préoccupations estudiantines universitaires et répondront aux questions inhérentes aux attentes professionnelles. A-A Ouarzazate Portrait : Moha Mellal, un artiste au pluriel Natif de Tamlalt “ La gazelle “ village perché entre Bou Malne N'Dadés et Msemrir; village de montagne où il neige et où le froid gerce les mains, village isolé en hiver par les chutes de neige, et toute l'année par l'inexistence d'une piste carrossable. Pourquoi cette description somme toute banale puisque lot de plusieurs dizaines de villages du Maroc ? Parce que malgré toutes ces difficultés, Moha Mellal a pu dessiner et jouer de la musique avant d'avoir vu sa première voiture. Grâce à son père, mineur à Bou wazar, le jeune garçon, âgé de moins de six ans, avait eu entre les mains de pleins cartons de bandes dessinées et un petit atelier bien fourni en outils pour fabriquer ses voitures imaginaires avec du fil de fer et des bidons, ainsi que ses propres instruments de musique et ceux de ses copains. Á six ans, il avait commencé à dessiner le portrait de ce père souvent absent car travaillant loin de sa famille et à reproduire, spontanément, avec des crayons de couleurs, tout ce qu'il voyait et tout ce qui lui plaisait. Si ses études primaires s'étaient déroulées sans trop de difficultés car il y avait une école à Tamelalt, ses études secondaires furent un calvaire. Seul son amour pour le dessin allait le sauver de l'ignorance et lui donner le courage d'affronter le froid glacial des matins d'hiver pour traverser le passage étroit et glissant de la montagne, passage au nom lugubrement évocateur de Zouj D'El koufen « Deux linceuls » un petit pont en bois verglacé, glissant qu'il traversait, à cinq heures du matin et à vingt heures, avec le peu d'élèves qui avaient le courage de se réveiller à cette heure indue pour aller de Tamlalt au collège de Bou Malne, chaque jour. Les jeunes collégiens traversaient à genoux et en s'accrochant de leurs petites mains sur le bois glacé, ce pont branlant pour ne pas glisser et tomber dans le ravin. L'une des sœurs de Moha Mellal y avait laissé la vie. C'est la peur au ventre que sa mère le voyait souvent partir sous la neige ou dans une brume à couper au couteau quand, de guerre lasse, devant l'entêtement de son fils, après avoir tout essayé de l'empêcher de partir de peur de le perdre, le laissait partir mais ne retrouvant ses esprits qu'après le retour de Moha, à vingt heures, dans la nuit tombée. Á douze ans, il reçoit enfin sa première guitare, offerte par son père. Il jouait, tout seul, les chansons qu'il entendait mais composait aussi les siennes. Il enregistrait ses morceaux sur un magnétophone et se réécoutait pour s'auto critiquer. Plusieurs années plus tard, autant il était reconnaissant à certains de ses professeurs qui avaient découvert en lui une graine d'artiste et l'avaient encouragé, autant il en voulait à un professeur natif de son village qui, chaque matin, l'envoyait au tableau et moquait ses mains gercées devant ses petits amis à tel point que Moha les cachait, tellement il avait honte, non pas de ses mains, mais de son professeur qui savait le martyr que subissaient les enfants de Tamlelat avant d'arriver au collège de Boumalne. Il n'eut de cesse qu'après le lui avoir dit le jour où il le rencontra quelques années plus tard ! Si, aujourd'hui, Moha Mellal a su trouver sa place dans le mouvement artistique marocain et international en général et amazighe en particulier, c'est grâce à sa persévérance et son sérieux. Son style musical précurseur d'un mouvement moderne qui exprime la renaissance d'une culture amazighe plusieurs fois millénaires, ouvre la voie à une renaissance à laquelle participe toute une nouvelle génération fière de son amazighité. Pourvu que l'institutionnalisation et la constitutionnalisation de la langue amazighe donnent une impulsion aux artistes afin de s'épanouir plus librement loin des contraintes d'une lutte militantiste qui prend beaucoup de temps au détriment de la créativité artistique. Moha Souag Tafilalet «Je réhabilite ma mémoire», un recueil poétique … une vie humaine Il a eu le droit du sol. Il a depuis longtemps le droit de se prononcer en tant que sudiste. De versifier ce climat, cette atmosphère, cette géographie, ces secrets mystiques de ce terroir combien penché dans l'histoire. Mohamed Chakir, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est petit de taille certes, mais un grand créateur. Discret, au regard pénétrant et intelligent. Aux yeux clairs et très profonds, habituellement vêtu de son béret, Mohamed Chakir le poète autodidacte, est natif de Kenitra en 1951 , mais compte tenu de la longue durée passée à Errachidia, comme fonctionnaire à la trésorerie générale de cette ville, Mohamed Chakir a un amour très particulier à cette localité mère de ses enfants et abri de sa petite famille. A cet effet, et dans le cadre da la compétition culturelle organisée par la section d'Errachidia de l'Union des Ecrivains du Maroc (UEM), dans l'objectif de permettre aux créateurs dans différents genres littéraires de publier leur premier travail, est paru le recueil poétique de Mohamed Chakir : « Je réhabilite ma mémoire », dont la couverture a été illustrée par une belle toile de l'artiste plasticien Rachdaoui, Lahcen Messouab. Présenté récemment à la bibliothèque nationale, en présence d'un grand nombre d'écrivains et de poètes Marocains, ce recueil compile des poèmes et odes dont quelques uns remontent aux débuts des années 80. « OURAMMIMO DAKIRATI » est un réel garde mémoires, puisque toutes les phases de la vie poétique, sociale et humaine sont contenues dans ce travail publié à l'aide de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). Le recueil de Chakir comprend 24 poèmes, écrits entre l'année 1980 et l'année 2010. Trois décades de création, de production et de travail entre les chiffres de sa fonction financière et les mots de sa vocation poétique, une grande influence des calculs. Dans le parcours de cet homme exigeant, dans sa langue fluide poétiquement même si parfois difficile d'accès, ce brodeur de mots, ce ciseleur du verbe magique dégage fort une force extraordinaire dans les sentiments, la connotation, l'interprétation et le son de la mélodie d'un vrai poète. Dans chacun de ses vers, chacun des mots et même dans les vides de ces écrits et leurs non-dits l'on ressent une forte sémantique qui renseigne sur une vie intérieure profonde et enchevêtrée. Son ami Mahjoub Mazaoui, lui aussi poète lors de son jeune âge en témoigne par ces mots : « J'ai connu monsieur Chakir durant les années 70, quand j'étais élèves au lycée Ibn Tahir, il m'avait invité chez lui, il m'avait présenté à ses enfants, moi élève et lui fonctionnaire, nous avons partagé un verre de thé chez lui et avons feuilleté des recueils de Nizar Kabbani, j'ai senti une chaleur humaine dans cette petite famille, et depuis, c'est après presque une quarantaine d'années que je revois mon ami Chakir à Rabat grâce l'UEM ». Une initiative louable à perdurer, afin de mettre la création sur les rails d'un avenir prometteur. Aziz Laafou Emploi Suspicion et clientélisme L'opinion publique locale dans la province d'Errachidia reste sceptique quant à l'efficience de l'opération de recrutement de 38 fonctionnaires communaux, lancée par la province d'Errachidia, dans le cadre d'une vaste opération nationale, qui entend résorber relativement le chômage des diplômés. Et pour cause, les observateurs locaux se rappellent toujours les déviations et dérapages qui ont accompagné en début des années 90 du siècle précédent, l'initiative de la jeunesse et de l'avenir qui n'a pu aboutir aux résultats escomptés. A l'époque, elle avait bénéficié à certaines familles bien déterminées proches des cercles autoritaires de la province et qui sont connues à travers tous les milieux sociaux qui ont crié « Non au clientélisme » mais en vain. En fait, l'association des chômeurs de la province d'Errachidia qui a réussi, après huit mois de militantisme et d'abnégation, à arracher un accord avec l'autorité provinciale qui consiste à mettre à la disposition de 54 chômeurs, 270 hectares de terres collectives dans la région de « DAR ALHAMRA » pour des projets agricoles qui seront subventionnés et assistés techniquement par les autorités agricoles compétentes dans le cadre du Maroc vert, n'a pas échappé elle aussi, aux manigances qui accompagnent les chevauchements relatifs aux terrains dédiés par les services de tutelles. Quant à l'autre catégorie de chômeurs qui n'ont pas opté pour le choix des terres collectives et préfèrent la fonction publique, là aussi, les autorités provinciales n'ont pas respecté leur engagement quant à leur priorité dans cette opération provinciale, toutefois des sources bien fondées, avancent que plus de 80 postes issus du budget provincial ne sont pas divulgués au grand public, ce qui a créé une atmosphère de suspicion et de peur que ces postes, s'ils existent vraiment, ne soient détournés vers les familles et les proches dans une opération de clientélisme non moins importantes que celle des années 90. A-A Musique Le rappeur M.Boy en pleine production artistique Le jeune rappeur M.Boy passe par une phase de production prolifique. Un clip déjà tourné et un album qui sortira dans les bacs bientôt en février prochain. Ecrit et composé par le jeune rappeur, le morceau qui s'intitule «M.BOY V.S MUSTAPHA», décrit la lutte interne entre M-Boy le rappeur qui rêve de percer dans le milieu du rap et Mustapha le jeune humble et réaliste. Le dialogue très lyrique et bien pensé tourne parfois à la critique sans merci de soi et même parfois à l'autodérision sans pour autant prendre le dessus ni sur le flow puissant de M-BOY ni sur le message qu'il souhaitait véhiculer à travers ce morceau. Le charisme de l'artiste a fait de ce clip un des meilleurs de cette fin d'année 2011. Le clip à été réalisé et produit par « Souss Records », tourné et réalisé à Agadir. En même temps, le jeune rappeur M-Boy, qui a remporté le premier prix du Hip Hop d Lblad, prévoit la sortie de son deuxième album “Rih” pour février 2012. Cet album inspiré à la fois par son entourage et par son vécu comporte des morceaux gravitant autour de thématiques de la vie quotidienne. Mustapha essaye à travers ce disque de mettre l'accent sur l'importance de l'éthique en mettant en avant la fatalité de l'être humain et l'importance des morales tirées des aléas de la vie et surtout de leur impact sur notre fonctionnement. Il contient aussi d'autres morceaux plus orientés rap pur et dur (free-styles en quelque sorte) ainsi que d'autres sujets d'actualité. Un parcours qui est encore dans ses débuts, mais qui reste grandement prometteur. A-A