Les travaux de la session d'avril des deux chambres du parlement ont pris fin hier lundi, après des mois de débats et de suivi médiatique et politique de l'action de l'institution parlementaire à la lumière des dispositions de la nouvelle Constitution, et de controverses au sujet du rendement du parlement et de sa relation avec le pouvoir exécutif. Ce qui sera surtout retenu de cette session, c'est la prestation du chef du gouvernement au cours des séances publiques consacrées à sa réponse aux questions des représentants de la nation sur la politique générale du gouvernement, dont la dernière a eu lieu hier à la Chambre des représentants. C'est une nouveauté de la nouvelle Constitution, qui mérite d'être développée et renforcée pour en faire un moment privilégié de dialogue riche et productif entre les pouvoirs exécutif et législatif. Il est à noter aussi que la session parlementaire d'avril a été marquée par l'adoption de deux importantes lois, la première concerne la nomination aux hautes fonctions et la deuxième les garanties accordées aux militaires. Les deux textes ont suscité d'intenses débats et discussions sur la scène nationale politique, médiatique et des droits de l'homme. D'une façon générale et en dépit du fait qu'il s'agit d'une année transitoire exceptionnelle, cette session a réussi à réaliser un bilan très normal de textes législatifs. Et il est attendu que les deux chambres vont se pencher dès la session d'octobre prochain sur un certain nombre de textes déjà reçus ou qui vont leur être soumis très prochainement, en application des dispositions de la nouvelle Constitution. La session d'avril a été également marquée par la convocation des responsables d'un certain nombre d'établissements publics (Al Omrane, RAM, CDG et d'autres) devant des commissions pour examiner ensemble avec les parlementaires leurs plans et programmes, comme il a été procédé au cours de cette session à la création de commissions d'inspection, à l'image de ce qui s'est passé à la prison d'Okacha, de la Chaîne de Laâyoune et des autres établissements du pôle audiovisuel public, outre la commission chargée d'examiner la possibilité de soumettre le salaire du sélectionneur national Eric Gerets à l'imposition. C'est là un aspect hautement positif que les parlementaires se doivent de développer et chercher le moyen de le rendre plus productif. Sur le plan interne, la session aura été marquée par l'accord sur l'application des dispositions législatives visant à combattre l'absentéisme des parlementaires. Malgré certains obstacles, l'accord est entrée en vigueur et il est attendu que les composantes des deux chambres poursuivent le processus d'implémentation des mesures prises et réaliser des progrès en matière de respect par les parlementaires de leurs engagements et mission parlementaires. Il est toutefois fort regrettable de noter que certaines parties ont essayé au cours de cette session de focaliser le débat sur des questions marginales de forme, provoquant par la même la désapprobation et la déception des observateurs et des citoyens de leurs comportements. D'où la nécessité de se pencher sur l'examen des textes juridiques et réglementaires pour améliorer le travail et le rendement des parlementaires et mieux réglementer la relation du parlement avec le gouvernement. C'est là un chantier qui requiert toute son importance si l'on sait d'avance que la session d'octobre sera très chargée étant donnée qu'elle aura à examiner et adopter la loi de finances 2013 ainsi que d'autres lois décisives pour le pays. Tous les parlementaires et hommes politiques sont appelés plus que jamais à se mobiliser pour améliorer le rendement du parlement, renforcer le contrôle parlementaire et mettre à niveau le système parlementaire dans son ensemble.