Il s'en est fallu de peu pour que la session extraordinaire du conseil de la ville soit annulée encore une fois, mardi dernier, faute de quorum. En fait, la session qui devait commencer à 9h n'a commencé qu'à...13h, après l'intervention de Ahmed Brija, le vice-président du conseil, -remplaçant Sajid lui aussi absent à cette session-, qui a convoqué les élus non présents par téléphone pour que le quorum soit atteint. Les respectables élus de la ville se sont faufilés l'un après l'autre, juste après la lecture de la Fatiha sur l'âme des victimes des effondrements de l'ancienne médina et les accidents de Nador et Essaouira pour laisser une salle presque vide mais vainement mouvementée. Rien d'inhabituel. Cette session consacrée à l'examen de la problématique des habitations menaçant ruine dans le périmètre urbain de la métropole, et qui s'est déroulée en présence des représentants de tous les secteurs concernés, avait pour objectif de donner les éclaircissements nécessaires sur cette question et impliquer les élus dans la recherche de solutions efficientes et appropriées pour les familles résidant dans ces habitations. Dans ce cadre, l'inspecteur régional de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Abdelkader Kaayoia, a affirmé que les seules données disponibles datent de 2004 et donc sont obsolètes. Ces donnés indiquent que le nombre d'habitations menaçant ruine est estimé à 3.000, dont 65% à la préfecture des arrondissements Al Fida- Mers Sultan, ce qui représente quelque 72.000 ménages (87% à l'ancienne médina et Al Fida Mers Sultan). La priorité, a indiqué Kaayioa est de lancer des opérations de mise à jour de ces données obsolètes qui ne présentent pas une image claire sur l'ampleur du phénomène et sa gravité, ainsi que des expertises confiées à des bureaux d'études spécialisés pour traiter les données initiales et classer ces bâtiments selon leur degré de risque. A ce jour, les résultats de cette expertise ont montré que le nombre d'habitations menaçant ruine appelées à être évacuées et détruites s'élève à 700, soit 1.800 ménages dont 524 habitations à la préfecture des arrondissements Casablanca Anfa (1.500 familles) et 176 à Al Fida Mers Sultan (300 familles). Dans ce cadre, M. Kaayoia a annoncé une batterie de mesures prise par le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, visant à réglementer le champ et les mécanismes d'intervention et à identifier les sources de financement, relevant l'impératif d'un accord avec le ministère de l'Intérieur et la Direction générale des collectivités locales en vue de mener les opérations d'intervention et de rénovation urbaine. L'intervention d'Azzdine Hafif, le représentant de l'Agence urbaine, n'a pas été très différente de sa précédente. Il a indiqué que, dans le cadre de la réhabilitation de l'ancienne médina, l'agence a réalisé une expertise portant sur 500 habitations, qui a fait ressortir que 121 unités menaçant ruine doivent être détruites, 282 à réhabiliter et 18 à renforcer. Sur un registre légèrement différent, Il a tenu à préciser sur la question de l'affiliation de l'Agence au ministère de l'intérieur au lieu du ministère de l'Habitat et l'urbanisme est « sans grande importance » puisque l'Agence est un outil technique dont le rôle se résume dans le conseil et l'étude. Hafif a également expliqué –non sans acharnement- devant les élus (ou du moins ce qu'il en reste) que l'Agence n'est pas responsable des récents effondrements dans la ville comme le prétendaient certains. Ses arguments : les 3 effondrements en dehors de la muraille dernièrement qui n'ont aucun lien avec les travaux actuels effectués par l'agence urbaine et qui ont eu lieu dans la même période, et le fait que les rez-de-chaussée des maisons effondrées sont toujours intacts. Pour sa part, le représentant de la Société nationale d'aménagement collectif (SONADAC) a affirmé que cette problématique nécessite des solutions urgentes en coordination avec les autorités locales. Il a noté qu'un recensement des maisons menaçant ruine mené à la zone Mahadj Malaki a démontré l'existence de bâtiments classés «très dangereux», dont les habitants ont été relogés par la société. Il a expliqué que depuis le début de cette opération d'urgence, lancée en juin dernier, près de 70 familles (plus de 340 personnes) ont été transférées vers des logements dédiés à cet effet. L'opération se poursuivra jusqu'à épuisement du stock de la SONADAC estimé aujourd'hui à 100 appartements, a-t-il précisé. Depuis le début de l'année, 140 familles ont été transférées à Hay Nassim, a-t-il ajouté, expliquant qu'une autre tranche, en cours de réalisation, permettra de produire 400 unités supplémentaires consacrées aux familles résidant dans des habitations menaçant ruine. A la fin de cette rencontre, une seule intervention a été applaudie : L'appel à l'activation de l'article de la charte communale qui stipule l'expulsion de tout membre du conseil qui s'absente pour plus de 3 sessions.