La région Souss Massa Drâa est incontestablement l'une des rares instances régionales du royaume à adopter, depuis belle lurette, la stratégie de développement. Du temps de Aziz Akhnouch, alors président de cette institution, le conseil avait approuvé à l'unanimité une étude exhaustive concernant l'ensemble du territoire de compétence. L'initiative est d'autant plus pertinente qu'elle met en avant, à travers une vision concertée et projetée, une ébauche agressive et inclusive. Au-delà de l'aspect novateur et participatif de ce projet dont les contours fondamentaux ont été mis à la loupe, il va sans dire que cette entité régionale renferme incontestablement des atouts susceptibles de concrétiser toutes les ambitions. Certes, les compétences humaines font toujours défaut, à la lumière de la majeure partie des acteurs bien en deçà de l'assimilation des grands enjeux à relever. Pour la plupart, on a toujours tendance à confondre action régionale et action locale qui relève des communes. En effet, dans une optique de cohérence régionale et d'efficience procédurale, les donnes aussi bien naturelles qu'économiques regroupent un potentiel diversifié, avec de vastes palmeraies et de l'exotisme dunaire et oasien à Zagora, de magiques gorges de Toudrha, M'goun et Dades, ainsi que des gisements miniers à Tinghir, du plan solaire prometteur à Ouerzazate, de l'entrain touristique et patrimonial galopant de la zone Tiznit et Sidi Ifni, du charisme impérial de Taroudant, de l'armada agricole de Chtouka Ait Baha, du flux commercial névralgique de Inezgane Ait Melloul et du cachet balnéaire envoûtant d'Agadir Ida Outanane. Toutes ces caractéristiques difficilement trouvables dans un seul ensemble régional constituent, en fait, des ingrédients pour un développement harmonieux, équitable et performant. Il est vrai, en revanche, que ce territoire, aride et accidenté, sévit sous les affres de la carence hydrique et les indicateurs criards de la pauvreté, de la précarité et de l'exclusion. Une équation saillante qui ne cesse de révéler les disparités sociales et les inégalités spatiales, car on ne comprendra guère pourquoi, d'une part, la région détient les marches les plus hautes en termes de prouesses naturelles, écologiques, agricoles, maritimes, touristiques, commerciales..., alors que les populations, dans leur majorité notamment rurale, endurent les calvaires de la misère et de la privation et que les espaces manquent cruellement d'infrastructures. Assurément, un déficit flagrant de gouvernance est à déplorer, d'autant plus que les gestions électorales sont, depuis longtemps, accaparées par des bonnets habitués et indéboulonnables, imposant des conduites de manœuvres archaïques et rétrogrades. Il est donc question d'un nouveau style de travail, mené par des compétences riches en savoir faire, en engouement et en civisme. Le modèle révolu qui persiste encore à s'agglutiner au gouvernail, à l'image de ces interventions débiles et loufoques, entachant constamment les réunions du conseil régional, n'est pas en mesure de matérialiser les défis de la stratégie aussi féconde soit-elle. La crise dont souffre la région Souss Massa Drâa relève, en effet, du statu quo humain qui ronge les instances électives dont l'hégémonie est dictée par les barons que tout le monde connait. Les mutations sociétales et les mouvements incessants de changement qui ne cessent de s'opérer autour de nous appellent au relèvement de l'action régionale par des compétences nouvelles éprises de savoir faire, d'innovation et de citoyenneté.