C'est toujours un régal à la fois visuel et sensuel de se retrouver obnubilé devant les esquisses plastiques de l'artiste peintre Abdelaziz Lourhraz. Son dernier collectif proposé, au musée amazigh d'Agadir, depuis 17 décembre, date du vernissage de sa nouvelle exposition, semble gagner en maturité et affirmation. Chaleur lyrique et fraîcheur rebelle, tels sont les ingrédients d'une série où trônent l'arabesque et la calligraphie à outrance, en piédestal ascendant vers le firmament de la volupté. Les couleurs vives empruntées au glossaire de la flamme se rabattent sur les toiles embrasées, au bonheur de l'oeil vermeil enseveli dans mille merveilles. Jamais le conformisme n'a été si bousculé et malmené tel que dans les oeuvres du calligraphe Lourhraz, avec ces magnificences de couleurs endiablées et de signes frénétiques. L'abstrait en a fait voir, également, de toutes les couleurs, avec cette insoumission délibérée et cet envol pimpant où seuls comptent les errements évasifs de l'artiste, emporté par les magies des harmonies de l'être et les féeries des cohérences de la nature. En fait, le corps charnel et la galaxie céleste n'incarnent-ils pas à jamais la complicité d'une perpétuelle osmose que l'art des couleurs tente toujours d'approcher par les moyens les plus abstraits ? Lourhraz est, sans doute, de ceux qui s'y ingénient éperdument et avec tant de brio! Saoudi El Amalki Point de mire Les soubassements de la stratégie régionale Tout récemment, le conseil régional de Souss Massa Drâa a adopté à l'unanimité, lors d'une session extraordinaire, sa stratégie de développement. L'initiative est d'autant plus pertinente qu'elle met en avant, à travers une vision concertée et projetée, une ébauche agressive et inclusive. Au-delà de l'aspect novateur et participatif de ce projet dont les contours fondamentaux ont été mis à la loupe, il va sans savoir que cette entité régionale renferme incontestablement des atouts susceptibles de concrétiser toutes les ambitions. Certes, les compétences humaines font toujours défaut, à la lumière de la majeure partie des intervenants bien loin des grands enjeux à relever. Toutefois, dans une optique de cohérence régionale et d'efficience procédurale, les donnes aussi bien naturelles qu'économiques regroupent un potentiel diversifié, avec de vastes palmeraies à Zagora, de magiques gorges de Toudrha à Tinghir, du plan solaire prometteur à Ouerzazate, de l'entrain galopant de la zone Tiznit et Sidi Ifni, du charisme impérial de Taroudant, de l'armada agricole de Chtouka Ait Baha, du flux commercial nodal de Inezgane Ait Melloul et du cachet balnéaire envoûtant d'Agadir Ida Outanane. Toutes ces caractéristiques difficilement trouvables dans un seul ensemble régional constituent, en fait, des ingrédients pour un développement harmonieux, équitable et performant. Il est vrai, en revanche, que ce territoire, aride et accidenté, sévit sous les affres de la carence hydrique et les indicateurs criards de la pauvreté, de la précarité et de l'exclusion. Une équation saillante qui ne cesse de révéler les disparités sociales et les inégalités spatiales, car on ne comprendra guère pourquoi, d'une part, la région détient les marches les plus hautes en termes de prouesses agricoles, maritimes, touristiques, commerciales…, alors que les populations, dans leur majorité notamment rurales, endurent les calvaires de la misère et de la privation et que les espaces manques cruellement d'infrastructures. Assurément, un déficit flagrant de gouvernance est à déplorer, d'autant plus que les gestions électorales sont, depuis longtemps, accaparées par des bonnets habitués indéboulonnables, imposant des conduites de manœuvres archaïques et rétrogrades. Il est donc question d'un nouveau style de travail, mené par des compétences riches en savoir faire, en engouement et en civisme. Le modèle révolu qui persiste encore à se cramponner au gouvernail, à l'image de ces interventions débiles et loufoques, meublant les réunions du conseil régional, n'est pas en mesure de matérialiser les défis de la stratégie aussi féconde soit-elle. La crise dont souffre la région Souss Massa Drâa relève, en effet, du statu quo humain qui ronge les instances électives dont l'hégémonie est dictée par les barons que tout le monde connaît. S.E.A Pignon sur rue Corniche d'Agadir Après les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville, les oueds émanant des montagnes limitrophes ont déversé des flots d'eaux dans la plage, avec des multitudes des rocailles, des roseaux et des débris quelconques. Une situation déplorable au niveau des pertes inestimables en matière de ressources hydriques et des désagréments occasionnés sur l'une des plus belles baies du monde Palais des congrès On parle ces derniers temps de l'édification du palais de congrès, à l'instar de certaines villes du royaume, notamment Marrakech. On ne peut que se réjouir de cette réalisation qui a toujours manqué à une métropole touristique telle qu'Agadir. De par la clémence climatique, la qualité et infrastructurelle, la capitale du Souss draine, le plus souvent, des événements notoires nécessitant des capacités d'accueil au niveau de manifestations Mouvements de protestation La société civile s'active, depuis un certain moment, pour dénoncer énergiquement contre les manœuvres attentatoires de l'intégrité territoriale. Plusieurs sit-in se sont déployés devant le consulat général d'Espagne de tous les secteurs de la vie active. Durant ces manifestations, des slogans de protestation et d'indignation ont crevé l'écran par leur authenticité et de leur dévouement Coopération La chambre de commerce, d'industrie et de services d'Agadir a accueilli dernièrement une délégation de son homologue sénégalaise de la région de Thiès. Cette rencontre qui s'insère de la convention de coopération signée par les deux partenaires visant le renforcement des actions mutuelles pour une action bilatérale dans les secteurs réciproques, en particulier le chantier déjà ouvert dans l'agriculture au niveau des palmiers dattiers. Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Ecole nationale des sciences appliquées d'Agadir Fidèle à sa tradition, depuis sa création, l'Ecole Nationale des Sciences appliquées (ENSA), relevant de l'université Ibn Zohr d'Agadir a organisé, samedi dernier, une journée portes ouvertes au siège de cet établissement actif. Cette manifestation scientifique qui a drainé un large public estudiantin s'est illustrée par le mot du directeur, Mohamed Mir, des présentations des bilan pédagogique et de recherche, ainsi qu'une projection vidéo relatant les diverses activités des étudiants. Cette rencontre s'est distinguée également par la communication du représentant des lauréats de l'école et des témoignages de certains d'entre eux, avant la remise des trophées aux responsables des événements les plus marquants. Une table ronde est venue pareillement meubler cette journée conviviale articulée autour des déroulements pédagogiques et des perspectives d'avenir et ponctuée par une visite guidée de l'école. Session de formation : Renforcer le scoutisme amazigh En collaboration avec l'Institut Royal de la Culture Amazighe, l'association de scoutisme amazigh marocain, a organisé une session de formation, samedi et dimanche derniers, à la maison des jeunes Salam. Cette initiative qui s'inscrit dans une volonté d'intégrer les concepts amazighs dans l'action du scoutisme, a concerné les cadres des associations de la région, en vue vulgariser le mouvement scout au sein des jeunes, tout en y insérant la langue et la culture amazighes. Cette rencontre a été appréciée par les participants venus de plusieurs zones du sud du royaume, avec un désir ardent de mettre en œuvre une adéquation efficiente entre la propagation de la langue amazighe et de l'action scout. Forum des intellectuels du Sud L'alliance des intellectuels du Sud organise, samedi 8 janvier au complexe Jamal Addora, le premier forum du Sud. Cette rencontre à laquelle prendront part des hommes et des femmes de la littérature, de la culture et de la création dans le sud marocain, notamment Agadir, Taroudant, Tiznit, Zagora, Ouarzazate, Dakhla, Laâyoune...constituera, sans doute, une passerelle d''change et de partage autour des formes d'expression, en langue arabe, tamazight, hassani...Plusieurs personnalités du monde de l'art et de la culture viendront contribuer à ce séminaire. Reportage Anarchie urbanistique totale Dans plusieurs points de la ville où se propageaient des unités bidonviloises depuis des lustres, la machine de la démolition s'était rendue dans les lieux insalubres et avait rabattu ses tentacules sur les constructions anarchiques. Des ripostes acharnées ont naturellement précédé ces grosses opérations d'anéantissement de la part des résidents indignés et abattus par ces destructions à grande échelle. Des hurlements, des gémissements voire des évanouissements ont accompagné ces actes en présence d'une armada des forces publiques qui s'interposaient devant les logis en décombre. Les scènes despotiques rappelaient certains assauts massifs coutumiers sur certaines chaînes. En fait, les instructions étaient formelles et il ne pouvait y avoir nulle concession. Certes, ces campagnes d'assainissement ne peuvent être que conformes aux entrains de développement urbanistiques dont les retombées sont à même de sceller une nouvelle approche en parfait respect des normes requises. Cependant, il y a lieu de déplorer cette situation qui a continuellement empiré à cause des comportements illicites des agents de l'Autorité durant des années à l'égard des populations en quête d'habitations, indécentes soient elles. En effet, la prolifération des bidonvilles ne saurait prendre ces ampleurs aussi scandaleuses si les autorités toutes compétences confondues ne l'avaient pas encouragée, moyennant des contreparties selon les têtes des clients se trouvant à la merci de ces corruptions consenties au su et au vu de tout le monde. Partout dans la ville, la propagation des bidonvilles ou des constructions illégales ne pourrait échapper à l'œil « vigilant » des agents de l'Autorité qui veillent au grain dans les recoins plus reculés. Mais, comme le marché des masures érigées par-ci, par-là est particulièrement juteux, les autorités des plus petits aux plus grands s'adonnaient éperdument à cette spéculation urbanistique qui entachaient les divers douars bidonvillois montés en toutes pièces, à Aghroud du côté de Bensergao, à Zeraib en pleine décharge publique, à Anza où le phénomène était monstrueux…Devant toutes ces attitudes de démission démesurée et de soudoiement flagrant, faut-il continuer à sanctionner exclusivement les citoyens qui se voient leurrer par la trahison révoltante des autorités munies des engins de destruction des taudis dont elles avaient publiquement permis l'illicéité auparavant à coups de milliers de dirhams ? Ne faut-il pas ouvrir des enquêtes sérieuses à propos de ce dossier qui avait longtemps jeté l'une des plus belles baies du monde dans le marécage de l'anarchie urbanistique la plus totale ? Pourquoi, donc se limiter à ces mesures de démolition qui, il est vrai, ont pu mettre un terme à ces insalubrités exaspérantes, et épargner ceux qui ont concouru volontairement à la mise en crise de l'habitat par leurs conduites corrompues et dévastatrices ? Il serait vraiment injuste de recourir à ces manières fortes envers des populations qui sont délogées un beau matin et jetées dehors avec leurs effets comme des cafards, alors que les soudoyeurs continuent à évoluer dans l'impunité et, peut-être même, ils cherchent encore à trouver d'autres lieux où ils peuvent exercer leurs abjectes manies. Lesquelles manies ont mis en place une culture bizarroïde dans les milieux bidonvillois, puisque dans un seul taudis, on recourt à la fragmentation de façon à permettre, d'une part la multiplication des bénéficiaires des lots dans les opérations de recasement et, d'autre part, l'ancrage et la pérennisation de ces habitations qui n'en finissent jamais. Toutes ces procédures malicieuses se faisaient en coordination parfaite avec les agents de l'autorité qui en tiraient, bien sûr, grand profit. C'est alors que, depuis des décennies, la ville est infestée de ce phénomène interminable qui devient, au fil du temps, un véritable rouage où s'investissaient médiateurs, spéculateurs et « experts » en matière de bidonvilles, avec la complicité des agents de l'autorité. Il est bien évident, donc, que l'éradication de ce phénomène passe inéluctablement par la dénonciation de tous les acteurs de cet affreux engrenage dont les ficelles n'échappent guère à ceux qui ont longtemps mené et fait fleurir ce commerce indigne. Si on revient aujourd'hui à cette problématique qui constituait une honte pour toute une ville, c'est pour, tout d'abord, solutionner une fois pour toutes, la situation critique de nombre de victimes des bidonvilles. D'autre part, on ne peut, en aucun cas rééditer cette mascarade qui avait jeté toute une communauté dans la débandade. Jamais plus cela, dirait-on, au moment où les enjeux de l'édification d'une métropole décente, performante et civilisée. S. E.A A chaque jour suffit sa peine... On ne cessera jamais de le répéter, les insouciances des responsables sont toujours monnaies courantes dans nombre de coins de la ville. Chaussée défoncée, fontaine inerte, lumière défaillante, ordure éparse... Les services concernés semblent somnoler éternellement dans une léthargie irascible. Ici, un poteau électrique, abattu par un véhicule négligent, est soumis au même traitement d'indifférence, quoique se trouvant en plein centre ville.