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Assises nationales pour la politique de la ville : Benkirane : répondre aux attentes et aspirations pressantes des populations, Benabdellah : réhabiliter la cité marocaine dans ses fonctions historiques
Le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a appelé, mercredi, à l'ouverture des travaux de la concertation nationale sur la politique de la ville, à Rabat, à « la concrétisation de ce qui a été finalisé dans le cadre des consultations et débats menés jusqu'à présent dans le cadre de l'élaboration de la politique de la ville ». «Maintenant que ces assises sont organisées, je veux des choses concrètes ». « J'espère que ces consultations et rencontres soient suivies de projets concrets» pour répondre aux attentes et aspirations pressantes des populations, selon M. Benkirane, qui a tenu à rendre hommage à Moulay Ismail Alaoui, Président du Conseil de la présidence du Parti du progrès et du socialisme (PPS) pour lui avoir «recommandé de mettre en place une politique de la ville et de promouvoir une politique dédiée au monde rural». Le gouvernement doit agir avec la célérité voulue pour résoudre les problèmes des citoyens, à l'instar de l'action menée actuellement pour traiter le problème des habitations menaçant ruine à Casablanca, a-t-il noté. C'est ainsi qu'il a été convenu d'évacuer les habitants de 18 immeubles menaçant ruine dans la médina de Casablanca pour les reloger ailleurs, en attendant de parvenir à une solution finale de leur problème, a-t-il dit, précisant que la sauvegarde des vies humaines est une responsabilité de l'Etat qu'il doit assumer en priorité. Il a par ailleurs souligné la nécessité de réhabiliter la ville marocaine dans ses principales fonctions en tant que cadre de vie, de lieu d'éducation et d'insertion sociale des populations, notant que la priorité a été donnée au cours des dernières années au développement des villes pour assurer à tous les citoyens un logement, à l'extension des centres urbains, à la création de nouvelles villes et à la lutte contre les bidonvilles. Cette action visant à maitriser la situation et à répondre aux besoins des populations en logements a permis à d'aucuns de s'enrichir au détriment de l'intérêt des villes marocaines, qui ont perdu beaucoup de leurs attraits et aspects architecturaux et de leurs spécificités, a-t-il poursuivi. Selon M. Benkirane, il est temps de réhabiliter Marrakech dans son rôle de « Bahja » (joie et humour) et Fès dans sa mission historique de « capitale spirituelle du Royaume », comme il est urgent d'apporter les correctifs requis aux dysfonctionnements des villes marocaines pour y assurer un cadre de vie agréable, harmonieux et de qualité, a-t-il dit. L'espoir et les attentes sont grands en la matière et la politique de la ville est venue à point nommé pour aller de l'avant, a-t-il dit, tout en réaffirmant l'engagement du gouvernement pour en faire une de ses priorités dans ce domaine. Pour sa part, le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdellah, a rappelé que la politique de la ville en débat est le fruit d'un intense débat initié depuis des mois dans le cadre d'une série de concertations interministérielles ainsi qu'avec les 16 régions du Royaume. Ont été également associés à ce débat tous les partenaires, les organisations de la société civile, les chercheurs, les experts, les parlementaires et la liste est longue, a-t-il ajouté, notant qu'un dialogue citoyen a été ouvert via les réseaux Internet pour permettre aux citoyens de contribuer à la finalisation de ce référentiel collectif de la politique de la ville, dans le but ultime de se partager la responsabilité dans la gestion des villes et de leur devenir, a-t-il relevé. Même les organisations internationales dont en premier les institutions spécialisées de l'ONU (ONU-Habitat) ont été associées à cette entreprise d'envergure dont les résultats seront déclinés lors de ces Assises nationales. La politique de la ville se propose donc de réhabiliter la cité marocaine dans ses fonctions historiques en tant que centre des activités économiques productives de richesses et de levier du développement économique et social aux plans régional et national, mais également en tant qu'espace de promotion et d'accueil des manifestations à caractère artistique et culturel. La cité a été toujours le théâtre de création et de gestion d'initiatives sociales avant d'être un cadre de vie collective où les habitants, dont le nombre croit sans cesse, aspirent à disposer pour leurs enfants tous les services nécessaires : éducation, santé, logement, services sociaux et administratifs de base etc.... 65% de la population marocaine vivent actuellement dans les villes. Ils seront 75 pc à l'horizon 2030, a dit M. Nabil Benabdellah, soulignant que les villes marocaines ne sont plus en mesure de satisfaire les besoins de la population en matière notamment de logement, mais également dans les domaines de l'emploi, de l'urbanisme, de l'environnement, de l'économie etc.... C'est ainsi qu'un certain nombre de dysfonctionnements sont dus surtout à l'aggravation des phénomènes de précarité et de pauvreté où nombre de citoyens vivent dans une situation intenable et des conditions indécentes en particulier dans les tissus des médinas et dans les quartiers anarchiques sous équipés, selon le ministre, qui a déploré le fait que les zones rurales périphériques des villes marocaines sont devenues des champs de bataille entre les spéculateurs et autres intervenants qui y opèrent dans l'anarchie . Il a insisté à ce propos sur la nécessité de promouvoir le développement de la campagne marocaine dans le but de donner à la politique de la ville toute sa signification en matière d'intervention et de développement des villes marocaines. Les villes marocaines produisent pas mois de ? du PIB et accueillent environ 70 pc des investissements marocains, a dit le ministre, appelant à préserver et renforcer les acquis réalisés au cours des dernières décennies en matière de renforcement des structures urbaines et de traitement des phénomènes de l'exclusion et de la marginalisation vécus essentiellement dans les bidonvilles, l'habitat insalubre. La politique de la ville, en cours de finalisation, se doit de relever le défi de renforcer chez les habitants le sentiment d'appartenance à leur ville et partant à leur pays et à leur patrie et in fine leur adhésion inconditionnelle à ses valeurs et référentiels, a-t-il souligné. Elle doit garantir à tous les citadins sans distinction aucune un cadre de vie digne et décente, incitant à la création, à la production et à la participation à l'édification du pays. Pour la réussite de cette politique, il est nécessaire, a-t-il dit, d'assurer l'intégration et la convergence des différentes politiques sectorielles, tout en œuvrant à la promotion de la bonne gouvernance à tous les niveaux pour en faire un outil de gestion incontournable dans ce domaine. C'est pourquoi, il est nécessaire d'associer à cette entreprise les instances élues, et en particulier les collectivités locales dans le cadre de la régionalisation avancée en cours de réalisation, a-t-il ajouté, réaffirmant la disposition de son département à accompagner les communes et régions qui le désirent dans la réalisation de projets pilotes qu'elles proposeraient dans ce domaine et en particulier en matière de réalisation des études relatives à l'élaboration de « projets des villes ». Et M. Nabil Benabdellah de souligner l'importance du rôle que le ministère de l'intérieur est appelé à jouer, avec toutes ses capacités humaines et financières, dans le cadre de ce projet structurant d'envergure. Dans le cadre de ces Assises nationales sur la politique de la ville, trois séances sont programmées dont la première, dédiée surtout au volet politique, a réuni des personnalités de différents horizons, des responsables, des chercheurs, des universitaires, des décideurs et des opérateurs. Quant à la deuxième séance, consacrée à la mise en œuvre de la politique de la ville et aux financements et autres moyens d'intervention, elle a été animée par des experts issus de différentes sphères (architectes, économistes, sociologues, etc....) La troisième séance a permis de traiter surtout des modalités et moyens de gouverner et de promouvoir la bonne gouvernance dans un secteur difficile à assainir que celui du bâtiment, de la production du logement et de l'amélioration du cadre de vie des citadins. Les travaux de ces Assises devaient permettre la finalisation d'un document de base, une plate forme soumise au débat, pour en faire un référentiel technique de la politique de la ville. Placées Sous le Haut Patronage de SM Le Roi Mohammed VI, Les Assises Nationales pour la Politique de la Ville, sont donc venues couronner un processus inclusif, multidimensionnel et multipartenarial des concertations nationales en la matière, lancées depuis avril dernier par le ministère de tutelle.