Après les épreuves du Baccalauréat, qui ont pris fin jeudi, tout le monde (candidats, parents et milieux concernés) n'attend plus que les résultats, dont l'annonce devra intervenir au lendemain des délibérations, programmées pour les 24 et 25 courant. Quelque 451.953 candidats inscrits pour passer ces examens, soit 18 pc de plus que l'année dernière. Ils ont été avertis de ne pas se présenter aux centres des examens en possession d'un téléphone portable, d'un ordinateur portable, d'une tablette électronique ou de tout autre moyen de communication (iPod, iPad, iPhone), dans le noble objectif de mettre fin à l'amplification du phénomène de la triche qui ronge depuis des années le secteur de l'enseignement, provoquant par la même une baisse drastique du niveau de l'enseignement en général et des diplômes en particulier dont le baccalauréat. Un arrêté du ministre de l'Education nationale n° 2111.12, affiché en rouge dans tous les centres des examens annonce aux candidats qu'il leur est interdit d'être en possession de l'un des gadgets précités, auquel cas il s'exposeront à des sanctions prévues par le dahir n° 1.58.060 en date du 25 juin 1958 portant sur la fraude et la tromperie dans les concours publics. Selon des informations recueillies dans nombre de centres des examens, plusieurs candidats pris le portable ou autre matériel informatique dissimulés dans la poche en violation des consignes ministérielles ont été expulsés (des forces de l'ordre sont déployées à l'entrée, à l'intérieur et à l'extérieur des établissements scolaires concernés) pour rentrer chez eux en sanglotant la plupart du temps sans passer les épreuves. Et sans oublier de leur faire signer des engagements de ne plus recourir à ces procédés malhonnêtes. Ils ne pourront même pas se présenter à la session de rattrapage, prévue les 3 et 4 juillet. Ce qui ne signifie guère que les épreuves du Baccalauréat de cette année se sont déroulées sans problèmes, dont certains concernent notamment d'éventuelles fuites des épreuves des examens du baccalauréat, d'après des informations diffusées sur Facebook, lesquelles ont d'ailleurs suscité la réaction du ministère de l'éducation nationale, qui accuse à son tour des candidats libres, d'en être responsables. Ils quittent tôt les salles des examens munis des questions dont ils diffusent des copies sur Facebook dans l'intention de nuire en faisant croire à l'opinion publique qu'il s'agit de fuites d'épreuves. D'après le ministère, un candidat libre à Larache et un autre à Settat ont été arrêtés dans ce cadre. Selon le ministère, 617 cas de fraude ont été recensés le premier jour des examens. Tout en resserrant l'étau contre les fraudeurs potentiels parmi les candidats, le ministère de l'éducation nationale aurait omis d'accompagner ses mesures par d'autres visant à décourager les surveillants « cléments et miséricordieux avec nos enfants » à l'intérieur des salles de classes, enclins à saboter et à faire échec à toutes les bonnes initiatives du département de tutelle. Nombreux parmi ces surveillants seraient peut être titulaires de diplômes « arrachés par la triche ». Selon des témoignages de candidats, des surveillants et surveillantes « mus par le désir d'exprimer leur bonté et de faire du bien aux et avec les élèves », profitent de l'absence, courte soit-elle, de leur compagnon de surveillance dans la salle pour dire à basse voix aux candidats d'utiliser tous les moyens prohibés, de communiquer entre eux, d'échanger des bouts de papier et autres procédés malhonnêtes. En agissant de la sorte, de tels enseignants perdent leur qualité de surveillant pour devenir complices des tricheurs, qui s'acharnent depuis des années sur la qualité de l'enseignant jusqu'à lui faire perdre son niveau et causer le déclin même de l'enseignement supérieur, principal débouché des titulaires du baccalauréat. Et pour se défendre, de tels individus n'hésitent pas à utiliser de gros mots « de bonté ». « Ce sont nos chers enfants, et il est de notre devoir de les aider », vous jetteront aussi au visage, oubliant qu'ils portent un coup dur et irréparable à la crédibilité et à la valeur du diplôme du baccalauréat, et contribuent à l'aggravation du niveau de l'enseignement supérieur et de la formation des cadres dont le pays a grandement besoin pour relever le défi des réformes et poursuivre son œuvre de développement. D'où l'importance d'intensifier la lutte contre ce phénomène social par excellence qu'est la triche dans les examens en rendant un vibrant hommage aux surveillants honnêtes parmi les enseignants et les responsables de l'enseignement, cette « bonne graine », grâce à laquelle l'enseignement continue de produire une élite marocaine capable de gérer efficacement les affaires du pays. Il serait injuste de ne pas encourager ces militants discrets qui sacrifient leur vie à leur noble tâche d'enseignant jusqu'à accéder au rang de quasi prophète : «l'enseignant a failli être prophète», dit-on dans la littérature arabo-musulmane.