À l'heure du web 2.0, les «hrouz», «tehjab», ne sont plus à l'ordre du jour. Poster l'examen en images sur Facebook et copier les réponses en direct, un cas d'école qui devrait inspirer un remake du film «Les sous-doués» passent le Bac de 1980. [fraude] Une page, créée en juillet 2011, baptisée Tasribat, publie des copies d'épreuves prises en images par les élèves. L'heure est grave. Les communiqués ne cessent de fuser d'un département ministériel ! Ce constat n'est pas fait ni en Syrie, ni en Egypte, deux pays politiquement agités, mais bien chez nous au Maroc, et le département en question est bien celui de l'Education nationale. Le fait gravissime est la triche en pleine période du baccalauréat qui a démarré mardi 12 juin et a pris fin, jeudi 14 juin. Un fléau qui ressurgit chaque année à la même occasion en raison du rôle crucial que joue ce diplôme dans l'avenir professionnel de chaque élève. Or en cette année 2012, et à l'heure du web 2.0, ce sont les nouvelles technologies qui sont usitées pour se procurer les réponses et la plate-forme n'est autre que le réseau social Facebook. En effet, une page créée en juillet 2011, baptisée Tasribat, publie des copies d'épreuves prises en images par les élèves, sur lesquels d'autres utilisateurs de la page répondent aux questions en postant des commentaires, sans oublier quelques forums tels Startimes. Pourtant, le ministre de l'Education nationale, Mohamed El Ouafa, a émis un arrêté portant le n° 2111.12, daté du 31 mai 2012 et publié dans le Bulletin officiel n° 6053 du 4 juin 2012, visant le renforcement des dispositifs liés au déroulement de ces examens. Portables et tablettes électroniques bannis En vertu de ce texte, la liste des objets interdits en salle d'examens, voire même dans l'enceinte de l'établissement où se déroulent ces examens, s'est vue élargie. Téléphone portable, ordinateur portable tout comme les tablettes électroniques sont bannis même s'ils sont éteints. Suite à cette extension, le fait de découvrir un candidat en possession de l'un de ces objets ou tout autre objet qui pourrait l'aider à frauder sont passibles de sanctions prévues par le dahir n° 1.58.060 en date du 25 juin 1958 portant sur la fraude et la tricherie dans les concours publics. Selon le communiqué n°3 du ministère, les documents publiés sur Facebook ont été sortis par des élèves qui ont quitté les salles au bout des premières heures de l'examen. N'empêche que la commission nationale, dans un communiqué n°4, a décidé de considérer toutes les copies, dont les réponses correspondent à ce qui a été publié, annulées. Quant aux cas de fraudes, dès le premier jour, 617 cas ont été enregistrés. Un candidat a été détenu à Larache après avoir agressé physiquement un professeur contrôleur, tandis qu'un candidat libre, se faisant passer pour son frère a été démasqué à Settat. Autre cas anecdotique et pas des moindres, un candidat à Azemmour a brandi une arme blanche face au contrôleur qui l'empêchait de frauder. En tout cas, l'ensemble de ces fraudeurs semblent oublier qu'ils courent le risque d'écoper d'un emprisonnement d'un mois à trois ans et d'une amende de 12 000 à 1 200 000 francs ou de l'une de ces deux peines seulement (dahir n° 1.58.060 en date du 25 juin 1958). La tentative de fraude est considérée comme un délit et nul n'est censé ignorer la loi.. * Tweet * * *