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Souhail, ministre de l'emploi et de la formation professionnelle : - Franc succès des rencontres séparées avec trois syndicats - La marche «pour la dignité» porte un message politique de l'opposition au gouvernement
La marche, organisée, dimanche à Casablanca, à l'appel de la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) sous le mot d'ordre « pour la dignité d'abord» porte un message politique de l'opposition adressé au gouvernement, a indiqué à la veille de cette manifestation, le ministre de l'emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, dans un entretien publié en fin de semaine par le journal Bayane Al Youm. Cette manifestation «constitue en effet un message adressé au gouvernement», a précisé pour sa part dimanche l'un des secrétaires généraux des deux syndicats, qui ont décliné à la dernière minute l'invitation qui leur a été adressée par le ministère de l'emploi et de la formation professionnelle, sous prétexte que les rencontres proposées sont séparées et non collectives. Selon le ministre, dont les propos ont été recueillis par notre confrère Mustapha Salki, il ne s'agit pas d'une action ayant un contenu revendicatif de la classe ouvrière mais plutôt d'une démonstration de force de deux syndicats ayant choisi de travailler pour le compte de l'opposition. «Nous sommes tous pour la dignité», a-t-il rétorqué, estimant que le règlement définitif des questions en suspens doit être plutôt recherché à travers un dialogue serein, calme et responsable, à l'image des dernières rencontres séparées tenues au début de la semaine dernière avec trois centrales syndicales ayant répondu favorablement à l'invitation du ministère. Et le ministre de réaffirmer la disposition de son département à œuvrer conjointement avec ses partenaires sociaux dans le cadre de l'Etat de Droit et conformément aux dispositions de la nouvelle Constitution pour permettre à la classe laborieuse de bénéficier des fruits du Maroc des réformes. Au cours de ces rencontres séparées avec l'Union marocaine du travail (UMT), l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), différents axes ont été débattus concernant l'institutionnalisation du dialogue social et la consécration de sa méthodologie, le traitement de la problématique de l'emploi temporaire et à par intermittence, l'appui des centrales syndicales par des compétences techniques et juridiques pour renforcer leurs capacités, le respect des libertés syndicales, les conflits sociaux complexes, l'élargissement de la base des bénéficiaires de la Sécurité sociale, l'indemnisation pour perte d'emploi, la réforme du régime des retraites et des mutuelles, le projet de loi sur la grève et le projet de loi des syndicats. A l'issue de ces rencontres, il a été convenu de créer des commissions spécialisées pour l'exécution des engagements restants et des dispositions du round d'avril 2011 du dialogue social, et de rechercher des solutions dans le cadre de commissions comprenant les secteurs concernés et les partenaires sociaux aux conflits complexes évoqués par les centrales syndicales. Il a décidé aussi de rappeler aux différents partenaires la nécessité de respecter entièrement les libertés syndicales et ce à travers une mobilisation totale du ministère avec le soutien des partenaires sociaux. Cette action a pour but, a-t-il dit, d'insister sur l'impératif de respecter le droit syndical et les libertés énoncées dans la Constitution dans le domaine professionnel et social. Le ministre a rappelé en outre que deux centrales syndicales ont exprimé leur accord pour que les deux projets de loi sur la grève et les syndicats soient finalisés cette année, alors qu'un syndicat a demandé de reporter leur examen. Quant à la CDT et la FDT, elles ont fait parvenir à la dernière minute leur réponse à l'invitation au dialogue par le biais de deux émissaires qui ont remis au ministère un message dans lequel elles reprochent au département de tenir des rencontres séparées avec les centrales syndicales au lieu d'une rencontre collective. «Je n'ai rien contre les rencontres collectives» mais «les cinq centrales ne sont du même avis au sujet d'un grand nombre de revendications et de points», a fait observer le ministre, ajoutant que ces rencontres séparées sont de nature à « faciliter au ministère de mieux comprendre les points de divergence à travers l'examen de leurs cahiers de revendications respectifs » avant de convoquer si c'est nécessaire une rencontre collective. Les rencontres séparées sont plus pratiques pour examiner les dossiers présentés, a-t-il répété. Pour le gouvernement, a-t-il dit, le projet de loi organique sur la grève est devenu une nécessité pour définir qui a le droit de recourir à la grève et éviter que le grève ne soit un moyen que tout le monde peut utiliser dont des coordinations ou des individus, ce qui contribuera à affaiblir le rôle des syndicats et à leur faire perdre la qualité d'interlocuteur écouté auprès des employeurs. Il est également nécessaire de préciser si la grève peut être utilisée à tout moment sans préavis ou après épuisement de tous les autres moyens de médiation et de négociation et comment assurer le minimum de services dans certaines situations (urgences hospitalières), a fait savoir le ministre, rappelant que ces questions et d'autres ont été adressées aux centrales syndicales tout en leur demandant leurs avis à ce sujet. Idem pour la loi des syndicats, a dit le ministre. Jusqu'à présent, seules la Confédération générale des entreprises du Maroc et l'Union des Chambres de commerce et d'industrie ont fait parvenir par écrit au ministère leurs points de vue sur les projets qui leur ont été adressées, alors les syndicats n'ont exprimé qu'oralement leurs commentaires à ce sujet. Et le ministre de rappeler que le grève est un droit reconnu par la Constitution et qui doit être protégé par le gouvernement, qui est responsable en même temps de protéger la liberté du travail contre les actes de vandalisme visant les biens publics et privés. Revenant sur le bilan du dialogue social avec les partenaires sociaux, le ministre a indiqué que nombre d'acquis ont été réalisés dans ce cadre au profit de la classe laborieuse dont une augmentation supplémentaire des salaires des fonctionnaires de 600,00 DH à partir du 1er mai 2011 et de la pension de retraite de 600,00 à 1000,00 DH outre l'augmentation de 33 pc du quota de la promotion interne, accompagnée d'autres améliorations de la promotion interne. Au niveau du secteur privé, une augmentation de 15 pc du SMIG a été décidée. Il a été convenu aussi d'augmenter à 1000,00 DH la pension de retraite minimale versée mensuellement par la Caisse nationale de sécurité sociale comme il a été procédé au règlement de la situation des employés de la CNSS. Sont en cours d'exécution d'autres chantiers relatifs au projet de la loi cadre relative à la santé et la sécurité professionnelle et aux projets d'un certain nombre de textes d'application du code de travail (travailleurs des maisons, analyses médicales), a-t-il ajouté, tout en faisant état de l'avancement de la procédure de ratification des conventions internationales de travail 102 et 141 concernant respectivement la sécurité sociale et les organisations des travailleurs agricoles et leur rôle dans le développement économique et social et l'audit de l'ensemble des mutuelles.