Les dirigeants des partis de l'alliance gouvernementale devront tenir cette semaine une réunion cruciale pour trancher la question de l'agenda des prochaines élections électorales, au moment où il est devenu techniquement impossible, selon certains observateurs, de les organiser avant l'ouverture de la prochaine session parlementaire devant intervenir le 1er vendredi du mois octobre 2012. Effectivement, le gouvernement doit assumer ses responsabilités dans ce domaine car l'actuelle période transitoire ne doit pas perdurer en violation des termes de la Constitution, a déclaré à Al Bayane, Me Abdellatif Ouammou, membre de la Chambre des Conseillers, qui a souligné la nécessité pour le gouvernement d'être disposé à ouvrir sans tarder le grand chantier des textes réglementaires et normaux, et de préparer le système électoral (mode et listes électoraux). Selon lui, il est possible de gagner le pari d'organiser à temps ces élections, à condition toutefois que le gouvernement fasse preuve d'une forte volonté politique en mobilisant toutes les forces requises pour ne plus perdre de temps dans ce domaine. Tout retard dans ce domaine représente une violation de la Constitution dans son esprit et ses termes, a expliqué Me Ouammou, rejoignant en cela l'appel du Bureau politique du Parti du progrès et du Socialisme (PPS) dont il est membre. Dans un communiqué publié la semaine dernière, le Bureau politique du PPS a en effet appelé le gouvernement à annoncer l'agenda de ces élections et à ouvrir immédiatement des consultations au sujet des projets de textes législatifs nécessaires à ce processus. Il avait demandé aussi au gouvernement de procéder à une véritable refonte du système des élections dans sa globalité, et ce dans le but de permettre à l'ensemble des acteurs politiques de bien se préparer et de mobiliser comme il se doit les citoyens à des consultations devant correspondre par leurs démocratie et honnêteté à l'esprit de la nouvelle Constitution et à son contenu avancé. Pour nombre d'observateurs, il est en effet devenu presque certain que ces élections vont être organisées l'an prochain, compte tenu surtout du fait que les consultations concernant l'élaboration de l'arsenal juridique et réglementaires requis n'ont pas encore été lancées. Cette action devra être décidée, à l'issue de la réunion des dirigeants des partis politiques de la majorité, qui devra se pencher notamment sur les préparatifs nécessaires et la finalisation des textes juridiques dont en premier le projet de loi organique sur la régionalisation devant être soumis à l'approbation du parlement avant la clôture de la session parlementaire du printemps, d'après des sources parlementaires. Pour ce qui est du prochain processus électoral, rien n'est encore clair. Deux points de vue s'affrontent à ce sujet, ceux qui estiment qu'il est indispensable de respecter le calendrier annoncé dans le discours de SM le Roi, à l'ouverture de la première année législative, selon lequel il faut achever le processus électoral avant l'ouverture de la prochaine année législative en octobre prochain et ceux qui pensent qu'il faut prendre suffisamment de temps pour bien préparer les prochaines échéances électorales. Au cours d'une réunion des composantes de la majorité, tenue la semaine dernière, le ministre de l'intérieur, également secrétaire général du Mouvement populaire, Mohand Laenser, n'avait révélé ni l'agenda de ces élections ni la date de l'ouverture des consultations avec les autres partis politiques au sujet des projets de textes législatifs à élaborer et adopter. Le ministre avait même laissé entendre qu'il n'est pas exclu de reporter ces élections au delà du mois de septembre, possibilité dont tout le monde parle à présent. Et ce malgré les déclarations faites dans le passé par le ministre de la communication, porte parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, selon lesquelles toutes les élections allaient être organisées avant l'ouverture de la prochaine session parlementaire. Compte tenu de toutes ces données, il est donc exclu d'organiser à temps les élections communales et celles des chambres professionnelles et des assemblées régionales, condition sine qua non pour l'élection d'une nouvelle Chambre des Conseillers, telle que prévue par la nouvelle Constitution de 2011. Après les élections de novembre 2011, organisées dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, il était programmé de parfaire ce processus par des élections devant déboucher sur le remplacement de l'actuelle chambre des Conseillers par une nouvelle, afin de permettre au parlement d'entamer au complet la prochaine année législative. Au moment donc où les plus orthodoxes restent attachés à l'option d'organiser coûte que coûte les élections en question avant le mois d'octobre prochain et abstraction faite du prochain mois de Ramadan, d'autres analystes estiment que ces élections devront intervenir après tous les préparatifs requis dont en premier les projets de lois organiques nécessaires. Et ce en violation même des termes clairs de la nouvelle Constitution.