Mme Miriem Bensalah Chaqroun a été élue, mercredi à Casablanca, à la présidence de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), pour devenir la première femme à présider aux destinées du patronat marocain. Mme Bensalah a été élue par 96,8 pc des voix, lors de l'assemblée générale élective de la confédération, pour un mandat de trois ans renouvelable une fois. A cette occasion, Mme Bensalah Chaqroun s'est engagée à faire de la CGEM “un patronat dynamique et participatif, véritable acteur dans la conception et la mise en œuvre des politiques de développement économique du pays”. “Nous voulons impliquer la CGEM dans l'élaboration, le pilotage et le déploiement de programmes sectoriels comme le Pacte national pour l'émergence industrielle (PNEI), destiné à renforcer notre industrie que nous avons, malheureusement, trop longtemps négligée”, a-t-elle assuré. Mme Bensalah a souligné la nécessité d'être un élément actif de la régionalisation économique, du renforcement de la compétitivité, d'une meilleure fiscalité et de la formation du capital humain. La CGEM devrait s'ouvrir davantage sur les PME et favoriser les synergies entre ces dernières et les grands groupes, a-t-elle dit, insistant sur la nécessaire réhabilitation de l'acte d'entreprendre en donnant à chacun le droit d'user de ses talents et de ses compétences. Pour la nouvelle équipe dirigeante, cet objectif passe par l'initiative privée, la performance économique et la prospérité, sans lesquelles il ne peut y avoir de solidarité et de progrès social. Cet objectif est aussi lié à la promotion de l'investissement privé notamment auprès des jeunes, richesse et avenir des entreprises nationales. Dans ce cadre, elle a invité le gouvernement et les pouvoirs publics à “être au rendez-vous du patriotisme économique” pour que le partenariat économique avec l'Etat soit gagnant-gagnant. Au volet du dialogue social, la présidente du CGEM a plaidé en faveur d'un dialogue “renouvelé, direct, franc et réglementé pour le bien et l'engagement de tous” et proposé aux syndicats “la paix des braves” pour permettre au terme “partenaire social de prendre tout son sens”. “Il y aura parfois des compromis, mais jamais de compromission”, a-t-elle dit à l'adresse des syndicats. Pour le président sortant, Mohamed Horani, le Maroc a pu faire preuve de résilience économique et de stabilité politique, grâce à la solidité de ses institutions sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, et ce dans une conjoncture internationale difficile et instable et face aux mutations politiques historiques que vit le monde arabe. Il a, dans ce cadre, souligné que l'adoption de la nouvelle constitution a introduit des dispositions et des principes de nature à créer et à conforter un climat favorable aux affaires, empreint de transparence, de justice et de liberté. Pour disposer d'une feuille de route pour l'entreprise marocaine, a-t-il fait savoir, la CGEM s'est dotée d'une vision à long terme baptisée “Vision CGEM 2020” qui a retenu cinq objectifs, en l'occurrence la croissance accélérée, pérenne, équilibrée, mieux répartie et avantageuse pour tous. M. Horani a, de même, rappelé les sept grands chantiers qui ont été identifiés et devant être menés méthodiquement et collectivement en vue d'éliminer les freins structurels à la croissance nationale. Il a, à cet égard, énuméré l'éducation, l'enseignement et la formation professionnelle, le climat des affaires et la réforme de la justice, la compétitivité dans les secteurs productifs, la recherche-développement, la vulgarisation des nouvelles technologies de l'information ainsi que la responsabilité sociale de l'entreprise. L'assemblée générale, marquée par la présence de membres du gouvernement et de personnalités du monde politique et associatif, a adopté les rapports moral et financier au titre de l'exercice 2011. Pour le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, l'élection d'une femme à la tête de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) consacre les principes de l'égalité et du mérite. «Elire une femme à la tête du patronat reflète la spécificité marocaine qui renforce l'égalité et encourage le mérite. C'est un double message aussi bien à l'intérieur qu'à l'étranger et un signe d'ouverture et de compétence», a affirmé M. Khalfi dans une déclaration à la MAP en marge de l'assemblée générale élective de la CGEM. Il a, en outre, mis en relief le rôle majeur de l'entreprise marocaine dans la consolidation des progrès démocratiques et économiques du Royaume, ajoutant que le Maroc veille à la consolidation du partenariat public-privé et reflète, en même temps, le sens de l'engagement quant à l'amélioration de la responsabilité sociale de l'entreprise. Des membres de l'organisation patronale ont souligné que l'élection de Mme Miriem Bensalah Chaqroun au poste de présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) confirme le rôle de la femme et sa contribution à la vie économique aux côtés des différents autres domaines. «Le choix d'une femme à la tête d'une organisation ou d'une administration au Maroc n'est pas une nouveauté, le Royaume consacrant depuis longtemps les principes de l'égalité du genre notamment dans le monde économique», a indiqué à la MAP le président de la fédération de la pêche maritime et de l'aquaculture (FPMA) du Maroc, Omar Akkouri, en marge de l'assemblée générale élective de la CGEM. Qualifiant l'élection de Mme Bensalah de «grand acquis» pour la CGEM, il a mis en relief les qualités d'une femme «d'un grand calibre qui a fait ses preuves et démontré ses capacités», ajoutant que sa qualification sur le plan professionnel et humain lui ont valu la confiance des membres de la confédération. Dans une déclaration similaire, l'ancien patron de la CGEM, Abderrahim Lahjouji a souligné que Mme Bensalah a gagné la confiance de l'ensemble des membres de la Confédération «non pas parce qu'elle est femme mais parce qu'elle a fait preuve de capacités avérées de gestion entrepreneuriale. Il s'est dit également «certain» que la nouvelle présidente dispose des compétences et qualités requises pour défendre l'organisation patronale.