La classe ouvrière marocaine a célébré, mardi, la Fête internationale du travail, à l'appel des principales centrales syndicales. Les yeux étaient surtout braqués sur la capitale économique qui abrite traditionnellement les grands défilés populaires. Une forte délégation de la direction du Parti du progrès et du socialisme a participé à l'imposant défilé de l'Union marocaine du travail. Elle était composée de Nabil Benabdallah, SG du PPS et ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la politique de la ville, Houcine Louardi, ministre de la Santé, Amine Sbihi, ministre de la Culture, de plusieurs membres du Bureau politique dont Abdeslam Seddiki, Karim Taj et Fatima Farhat, ainsi que de membres du Comité central. Le meeting et le défilé de l'UMT ont drainé, comme depuis belle lurette, une foule nombreuse, composée de femmes et d'hommes appartenant à plusieurs fédérations et secteurs. Le défilé des travailleurs a duré plus de cinq heures, ponctuées de slogans divers tant sur les revendications que sur la solidarité avec les peuples, dont notamment le peuple palestinien. Le Secrétaire général de l'UMT a prononcé, en présence de délégations politiques nationales (PPS, RNI, UC et PAM) ainsi que d'invités étrangers, un discours dans lequel il a attiré l'attention des autorités et du gouvernement sur la dégradation des conditions de vie et de travail des salariés. Dressant le bilan annuel de l'action syndicale et du dialogue social, Miloudi Moukharik s'est montré pessimiste sur l'ébauche d'une approche qui pourrait résoudre les problèmes de la classe ouvrière, « tant que la politique économique libérale et sauvage » est poursuivie. Il a également stigmatisé les tentatives de museler la classe ouvrière, l'offensive patronale contre les travailleurs, la « remise en cause » du droit de grève … et un « dialogue dépourvu de son contenu social » et qui « manque de sérieux ». Signalons que les autres centrales syndicales (UGTM, FDT, CDT et UNMT) ont organisé des défilés séparés au cours desquels elles ont exprimé leur mécontentement face à la baisse du pouvoir d'achat, surtout que la conjoncture économique particulière cette année, marquée par l'incidence de la crise mondiale et la sécheresse, n'a pas permis d'accord avec le gouvernement sur l'amélioration des salaires des travailleurs.