A la veille du 1er mai, journée mondiale du travail, on s'arrêtera certainement devant la situation chaotique dans laquelle se débattent les ouvrières et les ouvriers dans une province connue pour ses activités agricole, en l'occurrence Chtouka Ait Baha. Cette zone où prospère plus particulièrement l'agriculture de l'export, le patronat renie totalement les intérêts les plus rudimentaires des travailleurs qui endurent les affres de l'exploitation les plus atroces. Devant toutes ces injustices qui ne font que s'amplifier davantage, les autorités locales et l'inspection de travail s'adonnent à un laxisme déconcertant, voire une complicité déplorable. Aussi bien les compagnies marocaines qu'étrangères, les comportements d'avilissement et de spoliation des droits légaux sont identiques dans un Etat de Droit. On a beau dénoncer cette situation révoltante, il se trouve que les exploitants récidivent de plus belle, à cause de la complaisance dont ils jouissent depuis toujours. Cet état de fait ne s'est nullement préoccupé des effets positifs de la nouvelle constitution adoptée par les composantes de la société marocaine. Le combat ouvrier pour le recouvrement des droits légitimes se poursuit de plus belle, aussi longtemps que le patronat refuse de se rendre à l'évidence. Les ouvrières et les ouvriers des sociétés du Souss à la province de Chtouka Ait Baha se sont manifestés dans plusieurs points de cette zone, connue pour l'abondance de l'activité agricole. En effet, des dizaines de manifestants relient les communes de Khmiss Ait Amira et autres et la ville de Biougra, chef lieu de la province en question, pour crier leurs malheurs. Fort indignés devant l'irresponsabilité et l'indifférence de leur employeur, les ouvriers ont énergiquement protesté pour la régularisation de leur situation et la concrétisation de leurs cahiers revendicatifs au sein des sociétés sises dans la région. Toujours en colère, les manifestants s'époumonent à tue-tête sans provoquer de casse et se donnent rendez-vous pour de longs sit-in si l'administration demeure impassible en face de leurs droits légaux. Dans le même sillage, il est à signaler que les manifestants de cette unité agricole de production se sont déjà donné rendez-vous, la veille, devant le siège de la province de Chtouka Ait Baha pour lever leurs droits légitimes aux responsables administratifs. Ces manifestations qui s'insèrent dans la multitude de démarches ouvrières connaissent en général, un engouement dans les milieux des travailleurs qui n'en peuvent plus devant les pressions de la direction des fabriques, mais également des autorités locales et les services extérieurs concernés, notamment l'inspection du travail. Cette situation devient de plus en plus alarmante si l'on sait que les entreprises agricoles aussi bien marocaines qu'étrangères ne cessent de mener la vie dure aux ouvriers devant le mutisme total de des responsables. Il serait alors consciencieux et humain de prêter attention aux doléances de cette classe ouvrière, dans le cadre des lois de travail en vigueur, d'autant plus que la conjoncture sociale de ces travailleurs nécessite un intérêt tout particulier. La région de Chtouka Ait Baha est considérée comme un bastion de l'agriculture de l'export dont les ouvriers jouent constamment un rôle prépondérant sans que ces derniers profitent de leur effort colossal dans le développement de la productivité qui se hisse au plus haut degré en termes de qualité et de traçabilité. Il est donc temps de régulariser cette situation critique dans l'équité et la justice sociale, au lieu de laisser les patrons s'enrichir aux dépens de la sueur des travailleurs.