La diplomatie marocaine connait un dynamisme remarquable. Après les sorties maghrébine, africaine et européenne, les deux ministres des Affaires étrangères et de la coopération, forts de la place qu'occupe le Maroc au sein du Conseil de sécurité, multiplient les initiatives et les visites. Saâdeddine El Othmani et Youssef Amrani se sont déplacés respectivement à Moscou et Pékin, capitales de deux pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces visites interviennent au lendemain des dernières consultations à huis clos au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et à la veille de la prolongation du mandat de la Minurso. La question du Sahara marocain était au menu avec les responsables de la diplomatie russe et chinoise, à côté de la coopération bilatérale et du conflit syrien.A l'issue des entretiens des deux ministres marocains avec leurs homologues russe et chinois, les déclarations officielles des chefs de la diplomatie des deux pays réconfortent la vision du Maroc sur l'issue politique équitable du conflit saharien. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réitéré, mercredi à Moscou, l'appel de son pays à "trouver une solution politique juste, durable et acceptable" par les parties concernant la question du Sahara, "en conformité avec les résolutions onusiennes". En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie "suit de très près les questions de la région et apporte sa contribution aux efforts visant à parvenir à une solution de compromis, conformément aux résolutions onusiennes", a souligné le ministre russe, au cours d'une conférence de presse conjointe avec le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Saad Eddine El Othmani. "Le Conseil de sécurité adopte, par consensus, tout ce qui se rapporte à la question du Sahara, ce qui traduit la volonté de la communauté internationale de trouver une solution acceptable selon le plan de l'ONU, approuvé par les parties", a-t-il relevé. M. Lavrov a réaffirmé l'engagement de Moscou à "continuer à appuyer les efforts de l'ONU et de la communauté internationale en vue de trouver la solution idoine" à ce dossier, estimant que "tout progrès dans ce sens aura un impact positif sur la région tout entière et à tous les niveaux". Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a exprimé les préoccupations de son pays au sujet de la situation sécuritaire dans la région sahélo-saharienne, notamment "l'exacerbation du terrorisme, de l'extrémisme et du trafic d'armes, qui sont de nature à compromettre la sécurité et la stabilité régionales". A Pékin, Youssef Amrani a abordé avec les responsables de la diplomatie chinoise les questions régionales. Il a rappelé que le développement économique et social est étroitement lié à la stabilité de la région du Maghreb, soulignant que l'UMA est appelée à jouer un rôle clé dans l'accompagnement et la promotion d'actions régionales innovantes favorisant l'émergence d'un espace démocratique apaisé, stable et prospère. La partie chinoise a jugé essentiel, à ce propos, de promouvoir le processus d'intégration régionale au Maghreb et en Afrique et a noté, dans ce cadre, les efforts déployés par le Maroc pour dynamiser l'UMA. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, M. Zhang Ming a, à cet égard, souscrit au point de vue de son homologue concernant la nécessité pour les pays de la région de favoriser une coopération régionale renforcée, de façon à impulser le développement économique de la région, qui est indissociable de la stabilité et de la sécurité dans l'espace sahélien. Le responsable chinois s'est également félicité de la grande convergence des points de vue entre Rabat et Pékin concernant les questions internationales d'intérêt commun.