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L'art loin…des règles de l'art : Quel avenir pour l'école des beaux arts de Casablanca ?
Publié dans Albayane le 19 - 04 - 2012

Ancienne résidence du chef des Services Municipaux de la ville dont l'architecte est Pierre Bousquet (1885-1954), l'école des beaux arts est une des deux écoles d'art au Maroc. Cette école qui a vu le jour en septembre 1950 est l'un des monuments classés de la ville de Casablanca. Vue d'extérieur, il s'agit d'un très beau bâtiment, le jardin est décoré par des sculptures faites par les soins de ses étudiants. De l'intérieur, les ateliers de peinture et de sculpture sont tout le temps occupé par une dynamique agréable à regarder. Les murs sont presque tous couverts par les plus exceptionnels des travaux des étudiants. À première vue, on pourrait dire que c'est une école où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles…
Au couloir de l'école, on peut déjà entendre les étudiants se plaindre. Quelques uns, nous ont confié que l'école sombre dans la négligence des autorités, les professeurs auraient des salaires «minables», les matériaux seraient aussi inadéquats pour l'expression artistique. Tout un ensemble de problèmes sérieux. Pour en savoir plus, nous avons visité le bureau d'Abderrahmane Rahoule, le directeur de l'école.
Le bureau du directeur de l'école ne ressemble pas à l'image qu'on peut se faire de bureau typique d'un directeur d'école. Il ressemblerait plutôt à une galerie d'art miniature. « Les peintures accrochées aux murs sont toutes de travaux des étudiants de l'école, il n'y a pas besoin d'une grande sensibilité artistique pour ressentir leurs talents et l'impacte de la formation qu'on leur apporte ici.» commente-t-il.
L'école reçoit chaque année à peu prés 130 élèves d'un peu partout du Maroc, et même de l'étranger, on a même cette année quatre étudiants de La Côte d'ivoire » tient à préciser Rahoule. L'école prépare également 25 lauréats avec différentes spécialités. Le directeur poursuit ainsi : «Les étudiants étudient tous en tronc commun en première année, après, une spécialité est proposée, ils peuvent choisir entre le design d'objet et décoration d'intérieur, les Arts graphiques et publicité, ou les arts plastiques. Il faut dire que les étudiants de l'école supérieure des beaux arts sont reconnus par leur talent. On reçoit chaque fin d'année des coups de fil de sociétés de publicité ou de design ou autres souhaitant recruter nos étudiants. En fait, 75% des étudiants se font embauchés une fois leur diplôme en poche». Effectivement, en visitant les couloirs et les salles de l'école, on s'aperçoit facilement que l'école pourrait très bien faire l'objet d'une exposition ou d'un vernissage, la qualité des travaux, qu'ils soient dessins, peintures ou sculptures est frappante. Il faut dire que la beauté du lieu éclipse parfaitement ses profonds problèmes…
Diplôme signé par… le ministère de l'intérieur !
A la rencontre des étudiants, la question du diplôme revient assez souvent. «Comment est-il possible qu'on ait un diplôme avec lequel on ne peut pas continuer les études au Maroc. Au fait, après l'avoir décroché ce diplôme, on se rend compte qu'il ne sert pratiquement à rien !» Conteste une étudiante de l'école. On a posé la question au directeur de l'école qui a aussi passé presque toute sa vie au sein de cette école, en tant qu'étudiant, ensuite enseignant, et maintenant en tant que directeur «Il est vrai que cette question de diplôme est déplorable, on a contacté le ministère de la Culture et le ministère l'Enseignement supérieur à plusieurs reprises mais sans résultat.» Précise-t-il. Cependant, le directeur ne semble prendre la mesure d'un tel problème en déclarant «Le problème des diplômes n'est qu'un problème secondaire, la plupart de nos étudiants se font embaucher même avant d'avoir le diplôme, un diplôme homologué ne servira que pour un éventuel embauche à l'Etat, mais que fera un artiste avec l'Etat ? Et où étudiera un diplômé en arts ? En tout cas, on a envoyé un dossier aux ministères concernés, on attend toujours leurs réponses»
Peinture pour bâtiments pour faire de l'art sur toiles…
Durant une soirée organisée à l'école même il y a plusieurs mois, une artiste peintre avait contesté le fait que les étudiants de l'école travaillent toujours avec de la peinture pour bâtiments, inadéquate, selon elle, pour l'expression artistique. Les étudiants confirment ce fait. Cependant, Rahoule, le directeur, ne semble pas encore une fois, trouver de problème à cela et ajoute : «Je suis lauréat de cette école, j'ai été enseignant, et je suis maintenant directeur de l'école, et je suis également artiste peintre, j'ai utilisé ce même matériel quand j'étais étudiant ici, je peux vous dire que cela ne pose aucun problème que les étudiants utilisent ce genre de peinture, la priorité c'est qu'ils acquissent la technique, la maitrise des couleurs, etc.». En fait, tout le matériel disponible à l'école, que cela concerne la peinture ou la sculpture, ou même le matériel informatique, est fourni par le conseil de la ville qui est le vrai tuteur de l'école…
Profession professeur à l'école des arts, salaire : 990 DH… ?
Les professeurs de l'école supérieure d'art, portent tous le statut de «professeur vacataire». Or, la plupart des profs sont à l'école depuis au moins une dizaine d'année. Ils ont généralement d'autres fonctions, mais enseignent jusqu'à 14 heures par semaine. Le directeur a confirmé que cette équipe de professeurs contient certains parmi les meilleurs professeurs au Maroc.
Parmi les 19 professeurs de l'école, quelques uns ayant y a travaillé depuis un peu plus de 35 ans, touchent la modique somme de 990 DH depuis plusieurs années. Il y a deux ans, la situation de 7 d'entre eux à été revue par le conseil de la ville, ils ont maintenant de vrais contrats avec la commune et touchent 4000 DH le mois. Le reste doit attendre…
Une grande école, mais…
Il n'y a que deux écoles de beaux arts au Maroc, L'une est à Tétouan (1945), l'autre à Casablanca(1950). Les lauréats de l'école des beaux arts sont les artistes qui ont beaucoup fait pour l'art plastique au Maroc avant qu'il ne connaisse son apogée actuelle. Rahoule a expliqué qu'il existe une première génération composée principalement de professeurs qui ont introduit les arts plastiques au Maroc, et une deuxième, composée de lauréats, qui a assuré la continuité de cet art au Maroc et une certaine apogée. Il figure parmi cette génération des peintres comme Abdel Karim El Ghattass, Tibari Kantour, Youness El Khourassani. etc.
Le conseil de la ville assure la tutelle…
Le conseil de la ville est l'entité publique responsable de l'école actuellement. En 2004, le conseil avait mis en place une commission du suivi pour élaborer une stratégie afin de mettre à niveau l'école, on avait agrandi la capacité de l'école en rajoutant quelques classes et amélioré la situation des plus anciens professeurs ainsi que le directeur de l'école en leur accordant un nouveau contrat avec une rémunération «digne». Cependant, en ce qui concerne les problèmes actuels de l'école et selon les priorités définies par le conseil, il y a la situation du reste des professeurs qui devront attendre la prochaine session du conseil pour discuter de leur problème et celui de l'analogisation des diplômes, nous a expliqué Wafaâ Squalli, la responsable chargée des affaires culturelles au conseil de la ville, qui a ajouté qu'une mise à niveau va être faite après le vote qui se déroulera durant la prochaine session ordinaire du conseil. Faut-il savoir que les dernières sessions du conseil se sont passées dans un chaos total, et qu'il n'y a toujours pas de date précise à cette «prochaine session».
On ne doit pas oublier que les prochaines élections communales, qui auront lieu dans les prochains mois, pourraient retarder encore plus l'élaboration de solutions adéquates aux problèmes de l'école…


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