Abderrahmane Rahoule est le nouveau directeur de l'Ecole des beaux-arts de Casablanca. Pour lui, le succès de l'école dépend de son ouverture sur son environnement. Entretien. ALM : Vous dirigez l'Ecole des beaux-arts de Casablanca depuis le mois de juillet dernier, quels sont vos objectifs en tant que nouveau directeur ? Abderrahmane Rahoule : Chaque nouveau directeur espère apporter des changements. Et je ne compte pas faire exception à la règle. J'aimerais entre autre essayer de gérer l'établissement de manière moins administrative et de donner de l'importance aux techniques artistiques modernes. Des techniques qui démontrent plus de souplesse car nous avons affaire avant toute chose à une école d'art. J'ai l'intention d'inviter des écrivains, des cinéastes et des hommes dans divers domaines culturels pour travailler avec moi. Je trouve qu'il faudrait opérer une ouverture vers l'extérieur. Le fait d'inviter d'autres artistes tels que des comédiens, des cinéastes, ou encore des chorégraphes pourrait être une expérience enrichissante pour les étudiants. Ces invités pourront discuter avec les étudiants de leurs expériences et de leurs nouveaux projets artistiques. D'ailleurs, nous allons lancer cette idée dès la rentrée, nous allons faire appel à certains artistes pour venir rencontrer les étudiants, discuter avec eux de leurs expériences. J'ai aussi l'intention de faire impliquer d'autres organismes pour parrainer des activités pour les étudiants. Des activités tels que des expositions, des spectacles, des tables rondes, pour ne citer que ceux-là. Et ceci tout en sachant que seule la commune urbaine de Casablanca finance l'Ecole. Le budget n'est guère suffisant et c'est pour cette raison qu'il faudrait arriver à compenser et à trouver d'autres sources de financement. Et pour cause, pour mener à bien ce projet, il faudrait disposer d'assez de moyens. En quoi consiste le programme général et y aura-t-il des changements ? L e programme se décline en deux parties comme cela fut toujours le cas. Il existe une partie théorique et une partie pratique. Nous avons également fait appel à des infographistes pour donner des cours d'infographie. Cependant, nous suivons toujours la même direction des anciens qui ont dirigé cette école, à savoir adopter la technique des ateliers de sculpture, de peinture et de gravure. Les études s'étalent sur 4 ans et en fin de parcours, les étudiants se trouvent en possession d'un diplôme supérieur. Une fois les quatre ans achevés les étudiants ont-ils une possibilité de poursuivre leurs études à l'extérieur en leur octroyant une bourse d'études? Non, malheureusement nous ne donnons pas de bourses à nos étudiants. Il n'y a pas cette possibilité. Cependant, s'ils en possédent les moyens ils peuvent par eux-mêmes prendre cette initiative. Mais ils doivent compter sur leur propres moyens car l'Ecole ne peut pas leur assurer cela. Par ailleurs, les étudiants qui ne possédent pas assez de moyens pour pouvoir continuer leurs études à l'étranger trouvent facilement, et pour la majorité du travail. Nous trouvons en effet, plusieurs lauréats de cette école qui travaillent dans des agences de publicité ou encore en tant qu'enseignants au Centre pédagogique régional. Est-ce que l'Ecole ne prévoit pas des programmes d'échange avec d'autres établissements étrangers en France ou dans d'autres pays ? Nous organisons en effet, des programmes d'échange avec l'Université de Bordeaux et de Rotterdam aux Pays-Bas. Ce sont les meilleurs éléments de l'Ecole qui sont choisis pour aller effectuer un stage à la fin de l'année. Ce stage peut durer 15 jours, et les étudiants sont pris en charge par l'université qui accueille l'étudiant. Cela se passe des deux côtés. Quand un étudiant marocain effectue un stage à Bordeaux par exemple, un autre étudiant français le remplace et vient à l'Ecole des beaux-arts de Casablanca. Ce stage est compté dans leur examen final. Je trouve personnellement que c'est très bénéfique des deux côtés et c'est une manière de s'ouvrir vers l'extérieur. C'est aussi une occasion de découvrir d'autres expériences, de visiter des musées, et de s'imprégner de la culture locale.