Sans surprise, l'actuel président de la CGEM, Mohamed Horani, va se présenter aux prochaines élections à la présidence de l'organisation patronale, prévues le 16 mai 2012. Au cas où il passe, ce sera son deuxième et dernier mandat comme le stipule les statuts de la confédération générale des entreprises du Maroc. Pour le moment, on ne connait pas les candidats potentiels à la présidence. Ce ne sera possible que dans dix jours, plus précisément le 26 avril courant, date limite de dépôt des candidatures. La CGEM annonce, dans un communiqué, que son Conseil d'administration se réunira le 27 avril pour statuer sur les candidatures. Suivant la procédure d'élection du président et du vice-président, telle que fixée par le CA du 12 avril, la CGEM s'est accordée un délai de 15 jours (jusqu'au 11 mai 2012) pour permettre, à la fois, aux membres de se mettre à jour des cotisations -ou pour adhérer-, et aux nouveaux candidats de mener campagne. La liste définitive des membres à l'AG élective sera connue le 14 mai 2012. Par ailleurs, un comité de suivi du processus électoral a été mis en place. Il est composé du « Médiateur de la CGEM », Jawad Cheikh Lahlou ; du Président de la Commission Droit, Hicham Naciri, et du Président de la Commission Ethique et Déontologie, Zakaria Fahim. Mohamed Horani, actuel président de la CGEM depuis juin 2009, a su mener un premier mandat avec succès. Les trois années passées à la tête de l'organisation patronale ont été marquées par une nette émergence de la CGEM en tant qu'organisation patronale reconnue, ayant voix au chapitre. Au-delà de sa représentation classique aux différentes structures à caractère économique et social (CNSS, Formation professionnelle, Dialogue social, CES…), la CGEM a su surtout saisir l'opportunité de réforme proposée par le Souverain et entamé avec succès son aggiornamento en tant qu'organisation patronale qui se soucie davantage de la responsabilité sociale de l'entreprise, de la paix sociale et de la qualité du climat des affaires dans le pays. Parmi les dossiers saillants qui ont marqué le mandat de M. Horani, on notera ceux liés à la réforme des Caisses de retraites, à la gestion des Contrats spéciaux de formation, à l'égalité fiscale, à la concurrence et de la lutte contre l'informel, à la régionalisation… Mais aussi, en interne, l'amendement des statuts de la CGEM fut un des volets importants dans la perspective d'une meilleure représentation régionale de l'organisation patronale. En apparence, tout va pour le mieux dans les meilleurs des mondes, dirions-nous. Vue de près, la CGEM a de bonnes raisons d'afficher sa sérénité, mais les dossiers qui l'attendent sont pour le moins complexes. C'est le cas, en l'occurrence de la médiation sociale. Cette action a été mieux accueillie par le gouvernement et par les cinq organisations syndicales les plus représentatives. Mais, la trêve voulue et recherchée par le patronat reste, cependant, suspendue à la volonté des centrales syndicales. Les mouvements de grève et les débrayages dans les différents secteurs d'activités continuent à plomber l'activité économique du pays. Pourtant, au blocage du « Dialogue social » dans la fonction publique, la CGEM semble réussir « le compromis social » en proposant une refonte des rapports entre le travail et le capital. Dans son « Mémorandum », la CGEM ne minimise pas la «compétitivité coût» (coût des intrants, du travail, de l'énergie…), mais insiste sur la portée de la compétitivité hors coût (qualité de nos produits et services, formation, organisation du travail et management, recherche-innovation, environnement fiscal et social, etc.). Ce même document met au jour les insuffisances qui caractérisent les stratégies sectorielles, la cacophonie qui règne dans le système de formation-emploi, le déficit de la Caisse de compensation, l'ampleur de l'informel et la perte de compétitivité de l'entreprise marocaine. Il alerte aussi sur les dérives financières de la CNSS, CMR et CNRA et appelle à des mesures urgentes de restructuration. Autrement, la petite écorchure d'aujourd'hui risque de devenir une « gangrène » incontrôlable des finances publiques.