La rencontre « Radios communautaires et webradios » organisée à Marrakech les 5, 6, 7 et 8 décembre courant, en collaboration avec l'AMARC et avec le soutien d'International Médias Support (IMS) tient un double objectif. Il s'agit de fournir l'encadrement législatif, mais aussi d'initier tous les acteurs intéressés notamment le monde associatif (société civile) de manière pratique, à la mise en place et l'animation de ces radios. Il serait temps au Maroc de penser la loi régissant la mise en place de radios communautaires. L'initiative devient un passage imparable pour élargir les champs de libertés et entreprendre la démocratisation du champ médiatique national. Dans la foulée d'élaborer un plaidoyer pour enrichir le champ médiatique marocain de radios communautaires (associations, quartiers, partis…), le Forum des Alternatives Maroc (FMAS) initie un projet prometteur de sensibilisation, d'apprentissage et de vulgarisation et de plaidoyer. Une manière de baliser le terrain pour l'avenir, accélérer la prise en conscience du rôle de ce medium et de doter la société civile des outils à même de lui permettre de relever le défi, une fois les choses passeront au niveau pratique. Marquée par la présence de plusieurs chercheurs d'Amérique latine (Brésil, Argentin), d'Afrique (Ghana, Niger), de France et du Maroc. Ils présentent, toutes et tous, les différentes expériences de leurs pays, et la contribution des radios communautaires à la promotion du champ des libertés et de la démocratie, notamment en matière d'accès l'information. Acteur majeur de cette rencontre, Jamaleddine Naji, fondateur de la chaire de l'UNESCO au Maroc, se dit satisfait de cette rencontre dans la mesure où le plaidoyer initié en 2006 avec la décision du ministre de l'époque Nabil Benabdellah d'instaurer une Chaire de l'UNESCO, puis avec la rencontre de 2007, un pas à mi chemin vers la société civile, et maintenant avec cette rencontre et la présentation des expériences de l'Amérique Latine, nous avons atteint le summum de ce plaidoyer, avant la réglementation, les radios communautaires ont cet avantage de réaliser et cristallier à merveille cette proximité recherchée, et l'on dispose à travers ce troisième joueur de la vie médiatique nationale (en plus des acteurs publics et privés) la réalisation de cet intérêt public au complet. « Cela fait trois ans que nous demandons à la Haute autorité (NDLR : HACA ) de nous licencier d'instaurer des webradios, nous n'avons toujours pas de réponses, dit Youness Boumehdi, fondateur et directeur de Hit Radio, lors de son intervention de cette rencontre internationale, avant d'ajouter « Nous avions au début rencontré des difficultés énormes pour convaincre les différents acteurs de l'espace public de nous doter d'informations, mais cela a changé depuis, la situation a progressé depuis et nous sommes dans un stade où la radio occupe une place très importante ». Selon la plate forme de cette rencontre internationale, ce programme impulsé par le portail e-joussour et cofinancé par l'Union Européenne, s'inscrit pleinement dans le processus de réformes en cours, pour être force de proposition et faire aboutir les processus engagés depuis quelques années déjà concernant l'ouverture du champ médiatique aux radios communautaires. Ce projet des Radios communautaires entre désormais dans une nouvelle étape. Après une véritable sensibilisation qui a touché d'abord une grande partie des acteurs associatifs des régions de tout le royaume, une rencontre aura lieu du 5 au 8 décembre à Marrakech, sous la devise : « Radios communautaires : pour une information citoyenne ». Les participants à cette rencontre internationale plancheront sur plus axes dont « Diagnostic 2011 du paysage audiovisuelle marocain », les « Modèles, standards et principes de législation et de gouvernance de médias associatifs », les « Stratégies de plaidoyer pour la législation » et l'« Initiation/formation sur la production et les modes et supports de diffusion ». Quelle est la valeur ajoutée de ces Radios communautaires ? Toutes les définitions s'accordent à ce que les radios indépendantes contribuent à la démocratisation de la communication et à la participation active de la population. Elles permettent l'accès à l'information, donnent une « voix » à des populations souvent marginalisées et fomentent l'exercice démocratique tout en valorisant les cultures locales. Apparues en Amérique latine après la seconde guerre mondiale, les premières expériences de radios communautaires, notamment les radios des mineurs (Bolivie en 1949), ont constitué des outils de lutte contre la pauvreté et l'injustice sociale. Elles se sont ensuite développées en Afrique, notamment dans le monde rural, en Amérique du Nord, principalement pour les minorités linguistiques, en Asie, en Europe. Depuis les années 1990, les radios communautaires sont devenues un « mouvement » dans la majeure partie des pays en voie de développement connaissant des mouvements de démocratisation. Certes, dans une grande partie des pays du nord Afrique, au Maghreb notamment, l'on note une véritable méconnaissance de l'importance de ce créneau dans la consolidation des jalons de la démocratie en général et dans l'information de proximité et le développement en particulier.