Le Maroc a réuni toutes les conditions nécessaires pour avancer dans l'espace des médias communautaires et associatifs, a indiqué M. Jamal Eddine Naji, coordinateur général du dialogue national sur "Médias et société", et titulaire de la Chaire Unesco en communication publique et communautaire. M. Naji tenait ses propos, mardi, devant la dixième conférence mondiale des radios communautaires, qui tient ses assises à Ciudad de la Plata, en Argentine, du 8 au 13 novembre. Intervenant lors d'une session consacrée aux politiques publiques en la matière, M. Naji, qui représente le Royaume à cette rencontre internationale, a exposé les acquis et les perspectives du champ médiatique marocain, qui, selon lui, réunit actuellement toutes les conditions de réflexion, de plaidoyer politique et même d'expériences pionnières menées par certaines associations sur le Net pour s'engager résolument dans cette voie d'expression des citoyens, via les médias. M. Naji, qui a passé en revue les différentes étapes franchies par le paysage audiovisuel national depuis sa libéralisation, a mis l'accent sur la nécessité d'encadrer cette voie par une législation et une régulation adaptées au contexte et aux missions dévolues internationalement, notamment par l'UNESCO à ce type de médias à but non lucratif. Par la même occasion, il a souligné que comparée à d'autres expériences exposées lors de cette session (France, Argentine, Thaïlande, Paraguay, Uruguay), la réflexion marocaine sur ce choix a fait l'objet d'un large échange de vues grâce aux auditions et débats organisés cette année dans le cadre du dialogue national "Médias et société". Au cours de cet exposé, comme lors des débats qui s'en est suivi, M. Naji a expliqué que ce débat, lancé en mars dernier, a pour objectif stratégique de normaliser et policer la place et le rôle des médias au sein de la société marocaine au profit d'un exercice démocratique de la liberté d'expression et d'une crédibilité influente des médias nationaux sur l'opinion publique en tant qu'animateurs légitimes et modernes de la vie démocratique. Ce débat, lancé à l'initiative de 16 groupes parlementaires, de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux, du Syndicat national de la presse marocaine et du ministère de la Communication, vise également d'encadrer les droits et devoirs des médias et de leurs professionnels par un nouvel arsenal juridique et réglementaire consacrant de manière claire et moderne les libertés et principes démocratiques inhérents à l'exercice de cette profession dans toutes ses variantes, de contenus et de supports technologiques écrits, audiovisuels et électroniques, anciens et nouveaux, TIC et Medias communautaires. Organisée par l'Association mondiale des radios communautaires (AMARC), cette rencontre internationale, qui se tient pour la deuxième fois dans un pays sud-américain, vise entre autres, à améliorer les pratiques des medias communautaires, à faciliter une reconnaissance accrue des radios communautaires dans les législations nationales et à faciliter l'inclusion des femmes. Créée en 1983, l'AMARC, qui regroupe plus de 4.000 radios communautaires, fédérations et alliés des radios communautaires dans plus de 115 pays, plaide pour le droit à la communication au niveau international, national et local et défend les intérêts du mouvement des radios communautaires à travers la solidarité, le réseautage et la coopération.