L'organisation marocaine des droits humains (OMDH) fait peau neuve. Mohamed Nachnache est désormais président de cette instance, après avoir été élu dimanche matin par 84 voix contre 14.En fait, 103 membres ont exprimé leurs voix dont trois ont été annulés. Pourtant son élection, validée par le Conseil national, ne fut pas une surprise, étant donné qu'une seule liste a été soumise aux congressistes. Une telle procédure s'explique par un quasi- consensus entre les participants qui ont pris part aux VIII congrès national, qui s'est tenu à Rabat et à Bouznika, du 6 au 8 avril 2012. Par ailleurs, « l'élection des 14 membres du Bureau national qui siègeront avec le président aura lieu samedi prochain, et ce sur la base de candidature individuelle », a affirmé dans une déclaration à Al-Bayane Mohamed Nachnache. Placé sous le signe, « la consécration de l'égalité, une garantie de la suprématie des droits de l'Homme », le congrès a constitué une occasion pour débattre plusieurs problématiques relatives aux droits de l'Homme que ce soit au niveau national, régional ou international. En réponse à une question d'Al-Bayane s'il existe un quota réservé aux femmes au sein du Bureau national, Nachnache a souligné que « le statut principal de l'organisation ne contient pas une telle clause, mais cela n'écarte nullement la possibilité d'y avoir une représentation féminine ». Et de préciser que « cela dépend, en premier lieu, de la compétence des candidats. C'est un critère primordial pour l'OMDH ». S'agissant de l'agenda de l'organisation durant son mandat, Nachnache se veut modeste : « il faut reconnaitre qu'il s'agit d'une grande responsabilité. Les présidents qui m'ont précédé comme Bouayache ou Azziman… pour ne pas citer qu'eux, ont marqué par leur travail l'action de l'organisation, durant des années ». Toutefois, la nouvelle donne impose un changement d'approche, a-t-laissé entendre. «La société évolue et les droits de l'Homme changent au fil des temps. Notre référence, s'inscrit dans la nouvelle Constitution qui a instauré de nouveaux mécanismes pour la promotion de la culture des droits de l'Homme. Il faut juste se doter d'une certaine vaillance et l'implication des politiques et des acteurs civils pour sa concrétisation», a expliqué le nouveau président. Il est à souligner que le communiqué final de l'OMDH met l'accent sur la nécessité d'ouvrir un débat national pour l'élaboration des mesures permettant l'institutionnalisation du « droit de manifester et de s'exprimer d'une manière pacifique». Il plaide également pour une loi permettant la protection du consommateur et ce conformément aux standards internationaux et la mise en place d'une stratégie nationale garantissant aux citoyens un environnement sain, tout en pénalisant les crimes contre l'environnement. Le congrès a, aussi, appelé à l'ouverture d'un dialogue national sur la liberté des médias et leur rôle dans le développement et l'abrogation de toutes les peines privatives de la liberté.