Le ministre de l'Intérieur a donné, samedi à la m-journée les résultats partiels du scrutin législatif du 25 novembre, portant sur 288 circonscriptions locales (sur un total de 305 sièges), en attendant la répartition des sièges relevant des listes nationales des femmes et des jeunes, selon le nombre de voix obtenues par chacun des 31 partis politiques ayant participé à ces élections. Ces premiers résultats, officiels mais incomplets, ont donné 80 sièges au Parti de la Justice et du développement et lui ont permis d'occuper la place de premier parti au niveau national. Le Parti du progrès et du socialisme, pour sa part, a obtenu 12 élus, après le siège remporté à Benslimane sur les 17 circonscriptions qui n'avaient pas été comptabilisées, samedi matin, au niveau central du Ministère de l'Intérieur. Jusqu'à présent et comparativement avec le scrutin législatif de 2007, le PPS a perdu deux sièges mais il pourra maintenir la représentativité qu'il avait obtenue en 2007. Il avait réussi à obtenir 17 sièges (14 dans les circonscriptions de proximité et 3 au niveau de la liste nationale des femmes). S'agissant du nombre de voix, le PPS améliore sensiblement le score de 2007 (248 103 voix) en dépassant largement les 300 000 voix en 2011. Soit une augmentation qui peut aller jusqu'à 50%, si l'on tient compte des résultats partiels déjà comptabilisés par la commission centrale du PPS. A ce sujet, selon des sources du PPS, sur un peu plus de 85 circonscriptions déjà comptabilisées au niveau des listes nationales, le PPS aura obtenu plus de 250 000 voix. Soit un peu plus que le total des voix obtenues en 2007. Aussi, si la même progression est réalisée au niveau du reste du dépouillement (qui devait se poursuivre hier), cela devrait lui permettre d'obtenir, plus que les 4 sièges dont il est assuré, en fonction des suffrages exprimés à l'échelle nationale qui ne sont pas encore communiqués officiellement. Si l'on tiendrait compte de ces projections, le PPS devrait être représenté par au moins 16 élus au niveau de la prochaine Chambre des représentants, sachant que ce chiffre pourra grimper en fonction des suffrages exprimés et du coefficient relatif au seuil de 3%. Il aura maintenu, voire même dépassé légèrement, sa représentativité, lors de ces élections où la facilité a cédé à l'indispensable sérénité des électeurs et il faudra se pencher sur les détails des résultats pour savoir les raisons qui l'ont empêché de se confirmer dans les circonscriptions où il avait des élus. A ce niveau, il faudra dire que les candidats sortants du PPS ont échoué, souvent, de quelques voix, mais obtenu des scores allant de 4 000 à 7000 voix, dans une compétion électorale où les pratiques malsaines n'ont pas été totalement abolies. Car, au regard de ces résultats partiels, s'il faudra dire que le scrutin national s'est, globalement déroulé dans la transparence et a été marqué par un esprit démocratique, il faudra relever, par honnêteté, que les partis qui ont pris l'habitude de dénaturer les élections n'ont pas totalement désarmé. Ils ont été, d'ailleurs, sanctionnés par les citoyens qui ont réduit leur impact électoral. A ce titre, il faudra attendre la validation des scrutins locaux pour certaines circonscriptions où des plaintes ont été enregistrées et soumises à la Justice. Par ailleurs, les rapports détaillés des observateurs nationaux et étrangers sont attendus pour confirmer la transparence du scrutin, annoncée par plusieurs organisations et délégations, pour relever à quel point les dysfonctionnements auraient eu lieu. S'agissant des partis de la Koutla démocratique, il y a lieu de dire qu'ils ont bien résisté à la vague de la critique aveugle de sa participation au gouvernement, malgré les attaques injustifiées. Le Parti de l'Istiqlal est arrivé à obtenir 45 sièges sur les 288 circonscriptions (contre un total de 51 sièges en 2007) et l'USFP recule légèrement de 38 à 29 sièges, en attendant les résultats des 17 circonscriptions locales non encore dépouillées et ceux de la liste nationale. S'agissant du taux de participation, les Marocains ont commencé à renouer avec l'action politique et les urnes. Le taux de 45,4% reste très encourageant. D'abord il dépasse les 37% de 2007, dans une conjoncture largement moins favorable, due particulièrement à l'envirponnement arabe et aux appels au boycott lancés par des segments politiques qui avaient, pourtant, participé aux élections de 2007. Et maintenant que faire ? La question restera posée, en attendant les résultats définitifs du scrutin, malgré le fait que la tendance générale soit déjà dessinée. Nabil Benabdallah, interrogé sur la question des futures alliances, nous a déclaré qu'elle « sera examinée et débattue au sein des instances délibiratoires du Parti », sachant que le PPS «reste fidèle à ses alliances, essentiellemnt avec les partis de la Koutla démocratique».