On a beau crier sur tous les toits la crédibilité des élections au lendemain de l'adoption de la loi suprême de la Nation, les bonnets fossoyeurs de la démocratie marocaine en ascension progressive persistent à saboter vilement l'entrain national solennel. A peine les opérations électorales eurent entamé les premières esquisses que les barons réitèrent leurs forfaits habituels sans vergogne. Dans la circonscription d'Agadir Ida Outanane, on ne laissa guère l'aubaine de la fête du sacrifice filer sans dégainer encore une fois, leurs armes meurtrières en direction du bon déroulement des échéanciers électifs. Certains présidents collectifs du littoral comme de la montagne n'ont trouvé mieux que de sauter sur cette opportunité à connotation religieuse de «Laouacher» pour distribuer sans compter des moutons aux prochains électeurs. Comme par enchantement, la générosité malicieuse, longtemps mise en hibernation, gagne les cœurs de ces faussaires sans scrupule, alors que le dossier d'armature de pêcherie de l'un empeste les tiroirs du tribunal et que l'affaire de pudeur de l'autre indigne encore toute la communauté régionale. La rage de favoriser le parti indésirable de tout un peuple continue toujours à sévir, en exerçant toutes les pressions les plus éhontées. On s'attendra naturellement à d'autres récidives, du moment que les troubles fêtes jouissent des largesses et des égards infâmes. Ces jours-ci, ce sont les béliers qui ont coulé à flot dans les ménages, demain c'est l'argent sale qui serpentera les ruelles, sans que les protecteurs ne pipent mot. S'acheminera-t-on encore vers un schéma électoraliste tracé au préalable et dont les rennes sont détenus par les exécuteurs de cette mascarade ? En tous cas, les prémices d'un tel imbroglio se profilent déjà dans les lieux, au moment où les circulaires de l'Intérieur relatives à la déontologie électorale continuent à pleuvoir, en parfaite synergie avec les formations politiques. On ne comprend plus rien si, d'une part, les mises en garde à la fraude électorale sont publiquement légiférées de concert et, d'autre part, les «instructions» sont parachutées afin de défigurer les donnes en place en faveur des acolytes pris en compte. Hélas ! Cette équivoque qui renvoie aux vieilles manies obsolètes ne cesse d'émailler les conduites attentatoires aux principes sacrés des dispositions constitutionnelles. Il ne sert absolument à rien si le Maroc ait enfin, entériné une Constitution digne d'une Nation émergeante et résolument tournée vers la modernité et le progrès, alors qu'on s'obstine toujours à privilégier des foutus convoiteurs de voix illicites au sein des familles démunies. Le peuple marocain n'a nullement voté la Constitution pour qu'en fin de compte, on se paie sa tête. L'Autorité, sous toutes ses formes, est là pour faire respecter les lois en vigueur et ne point se cantonner à la neutralité passive, voire la complicité nocive. Tous les candidats devront être traités au même pied d'égalité, quels que soient leur registre social et leur appartenance politique, sans favoritisme ni exclusive. La région Souss Massa Drâa a assez peiné, des lustres durant, avec la maintenance abjecte des mêmes figures dont la nullité n'est plus un secret pour personne. Franchir le Rubicon est aujourd'hui, plus que jamais, à l'ordre du jour. L'Autorité devrait en être consciente, en cette phase transitoire de haute acuité. La région SMD est en mesure de procréer les élites appropriées aux grands enjeux qui l'attendent, si cette même Autorité se débarrasse de ses calculs réducteurs au profit des canailles vieillottes. Car, une fois ces dernières sont délaissées par leurs parrains, elles s'effritent tel un fétu de paille.