Nouzha skalli, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité n'a pu taire sa fibre militante lors de la cérémonie de la mise en place du Forum national de l'Education pour tous (EPT) qui s'est déroulée mercredi matin à Rabat. Succédant- en sa qualité de ministre partie à la convention d'établissement - à Ahmed Akhchichine, le maitre de cérémonie qui avait dit les enjeux du forum, Nouzha Skalli s'est déclaré heureuse de ce que la loi sur le travail des bonnes ait été adoptée par le Parlement. Le combat pour cette noble cause a été si ardu, a-t-elle dit, qu'il est légitime de saluer cette adoption comme une victoire de la raison, de l'équité et de la dignité. Mais Nouzha Skalli a aussi parlé en sa qualité de ministre au cours de cette journée. C'est ainsi qu'elle a affirmé sa conviction que le social est l'un des moyens les plus performants pour assurer l'éducation pour tous. La généralisation de l'enseignement de base a fait de grands pas en avant depuis que les pouvoirs publics soutiennent les familles à revenus modestes, a-t-elle rappelé. Mais, a-t-elle ajouté, il faut aller plus avant sur cette voie, comme de s'attaquer aux mœurs rétrogrades qui freinent la scolarisation des jeunes filles et au harcèlement dans la rue qui les empêche de persévérer. Il faut également opérer une espèce de ségrégation positive au bénéfice du monde rural, aire des ruptures scolaires les plus flagrantes. Alors pour toutes ces raisons et pour ce que l'ascenseur social veut dire, la ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité a souscrit pleinement et a signé à la convention de partenariat pour la mise en place du forum national de l'Education pour tous. Auparavant, Ahmed Akhchichine, ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la formation des cadres a dit la signification de cette journée. Elle procède d'une recommandation du cadre d'action mis en place par le forum mondial de l'an 2000 à Dakar qui a insisté sur la nécessité d'assurer un suivi systématique et efficace des progrès réalisés en direction des objectifs de l'EPT, a-t-il déclaré. Afin que ce suivi soit pérenne, un forum est de mise qui dynamise «le dispositif de pilotage des indicateurs de l'EPT sur la base d'une démarche participative associant activement les bureaux de l'Unesco et de l'Unicef à Rabat, la commission nationale de l'éducation, des sciences et de la culture ainsi que les différents départements ministériels et organisations concernés». Ce qu'un collaborateur du ministre a résumé par cette formule lapidaire : l'éducation est l'affaire de tous et de tous les instants. En particulier depuis ce forum mondial de Dakar qui a indiqué six directions vers la bonne gouvernance de l'éducation pour tous : développer la protection et l'éducation de la petite enfance, offrir à tous les enfants un enseignement primaire gratuit et obligatoire, promouvoir l'apprentissage des jeunes et des adultes et leur donner les compétences nécessaires dans la vie courante, accroître de 50% le niveau d'alphabétisation des adultes, réaliser la parité entre les sexes pour 2005 et l'égalité pour 2015 , et améliorer la qualité de l'éducation. Six domaines dans lesquels, selon le ministre, le Maroc s'en est plus ou moins honorablement sorti. Car si pour la protection et l'éducation de la petite enfance, les progrès sont substantiels, si même l'offre d'un enseignement primaire aussi gratuit qu'obligatoire est réalisable à l'horizon 2015 comme prévu, l'apprentissage et les compétences pratiques donnent du fil à retordre. Mais qu'à cela ne tienne, les 50% d'alphabétisation des adultes sont là comme du reste, la parité et l'égalité entre les genres sont en progrès. Tout à fait différent est néanmoins le cas de la qualité de l'éducation, l'affaire est si ardue qu'il y faut encore faire.