La ville de Paris a décidé de rendre hommage au grand poète palestinien disparu, Mahmoud Darwich (1941-2008), en attribuant son nom à une Place emblématique par sa proximité du siège de l'Académie Française, l'illustre cercle des grands noms des arts et de la littérature française. «L'Esplanade Mahmoud Darwich» devra être inaugurée, Quai Malaquais (6 ème arrondissement), le 14 juin par le maire socialiste de la capitale française, Bertrand Delanoë et le président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbès, a-t-on appris auprès de la mairie de Paris. Les élus de la capitale ont voté ce choix en avril dernier pour» honorer l'œuvre de ce grand poète de Palestine» qui a vécu, durant sa longue errance d'exilé, dans les années 80 à Paris et dont la majorité des écrits ont été traduits en français par deux éditeurs, les Editions de Minuit et Actes Sud. L'œuvre de Mahmoud Darwich lui a valu de nombreuses distinctions en France dont l'Ordre national du Mérite (1993), le Prix de la liberté culturelle de la Fondation Lannan (2002) et le Prix Prince Claus (2004). L'UNESCO dont le siège se trouve à Paris, a de son côté reconnu le génie et les qualités de ce grand poète humaniste. De son vivant, Mahmoud Darwich fréquentait régulièrement les milieux intellectuels parisiens où il a laissé le souvenir d'un «immense poète, auteur d'une oeuvre majeure», selon l'hommage qui lui a été rendu, à la suite de son décès à Houston (USA) en 2008, par le maire de Paris, Bertrand Delanoë. «Il nous laisse ses mots, des mots d'espoir, des mots de combat et de justice, des mots de paix», dira-t-il encore dans son évocation du militant inlassable pour la paix qui maniait admirablement le verbe en défense de la cause des palestiniens. Au nom de Paris, hommage a été également rendu à «l'inspiration de ce poète de l'universel qui donnait une musique à sa prose, un souffle rare à ses vers et une grande émotion à ses lecteurs». Les textes de Mahmoud Darwich disaient la Palestine, «cette terre d'avant les guerres et les déchirures. Ses oeuvres restent, comme le combat qu'il a porté pour l'espoir et la paix». Durant l'hommage solennel qui sera rendu le jour de l'inauguration, de nombreux musiciens qui accompagnaient durant les récitals, les poèmes de Mahmoud Darwich, notamment le Trio Joubran (composé de trois frères joueurs de ‘oud originaires de Nazareth) vont raviver la mémoire du poète.